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Cloud de Défense : la clé de la transformation numérique des armées

A l’ère du numérique omniprésent, les forces armées font face à des nouveaux défis sur les théâtres d’opération. Elles doivent continuellement maintenir leur supériorité informationnelle, une composante essentielle de la supériorité opérationnelle. L’utilisation des meilleures technologies cloud du monde civil au service des forces leur offrent un avantage déterminant.

Mathias Hary, Responsable de ligne de produits, Cloud de défense chez Thales, nous en dit plus.

Qu'est-ce qui différencie un cloud de défense d'un cloud civil ?

MH : Le cloud civil donne accès à des services hébergés quelque part dans le monde, opérés par un tiers et on y accède via des réseaux haut débits. Avec des avantages indéniables comme la mutualisation et la scalabilité.
Or cette configuration n’est pas la réalité de l’engagement militaire. Une force doit pouvoir opérer en toute discrétion pour ne pas être repérée. Le rayonnement électromagnétique permet de la localiser. Déconnectée, elle doit avoir ses données et ses applications en local.

Mathias Hary

L’action militaire s’appuie sur la maîtrise de l’information. Classifiée, sa protection au niveau secret, et plus, requiert l’application de règles de sécurité très exigeantes, spécifiques à chaque pays et à l’OTAN. Une fuite pourrait révéler le prochain plan de bataille ou mouvement de troupe, et conduire à des pertes humaines.

Manœuvrabilité, survivabilité, simplicité d’usage et interopérabilité entre alliés sont déterminants pour la capacité et l’agilité d’action. Les équipements associés à un Cloud de Défense doivent donc se conformer à une enveloppe maximale de taille, poids, énergie et exploiter au mieux les capacités de calcul et stockage disponibles.

Les différences par rapport à son équivalent civil concernent aussi l’infrastructure qui doit être privée, autonome, résiliente et très protégée. Cette forme de cloud est aussi déployée localement au sein des forces armées à différents niveaux de commandement, depuis la métropole jusqu’aux champs de bataille. Chaque niveau a son nœud qui s’adapte à une connectivité de plus en plus contrainte, dans un environnement contesté et de brouillage.

Pourquoi les forces armées ont elles besoin de technologies cloud sur le terrain ?

Les technologies cloud ont démontré leurs bénéfices dans les usages civils pour croiser et partager les données hétérogènes, avec une grande facilité pour l’utilisateur final. Trouver une route suivant un certain nombre de critères, éviter des points dangereux, partager des informations entre proches…

Les armées ont des ambitions similaires : lever le brouillard de guerre, accélérer leur boucle de décision, détecter les changements, se signaler les dangers et se réarticuler, assurer la logistique du ravitaillement.

Pour toutes leurs opérations, elles comptent sur leur supériorité informationnelle en exploitant au maximum toutes les sources possibles d’information. On assiste à une explosion du volume de données générées par tous les équipements. 

Pas question de remonter les données sur un cloud distant et attendre un résultat.

Or les réseaux militaires du champ de bataille sont beaucoup plus limités que les réseaux civils. Pas question de remonter les données sur un cloud distant et attendre un résultat. Il faut confirmer, décider et agir sur le terrain et en autonomie. Adaptation, rapidité de la boucle OODA (Observer, Orienter, Décider, Agir) et agilité de manœuvre sont déterminants.

Le cloud de défense est la solution pour regrouper des données hétérogènes issues de différentes sources, les corréler et les fusionner afin d’en extraire une valeur opérationnelle. Cette solution maximise le potentiel opérationnel et de renseignement depuis le nœud cloud local. L’architecture distribuée et répartie donne également accès à des applications et sources d’information installées sur des nœuds cloud distants, tout en amplifiant les capacités de résilience et sauvegarde. Par ses technologies d’automatisation, l’orchestration, les phases de préparation, déploiement et réarticulation sont grandement accélérées, de plusieurs semaines à quelques heures, et ce sans besoin d’expertise.

Pouvez-vous nous citer des cas d’utilisation avec Thales ?

Notre solution d’infrastructure modulaire et adaptée aux besoins de sécurité et de résilience du monde de la défense. Nexium Defence Cloud, vient aujourd’hui s’intégrer dans des systèmes accrédités de niveaux secret et au-delà en France et à l’OTAN.

En France, nous apportons une architecture de cloud distribué de niveau secret dans le cadre de la rénovation des systèmes de surveillance et de défense du territoire national. Cette distribution permet un prétraitement local de la donnée en vue d’obtenir une situation aérienne valorisée issue de données multi-sources.

Pour l’OTAN et dans le cadre du projet DCIS Firefly, nous fournissons une infrastructure Cloud Edge intégrée dans un Poste de Commandement clé en main. Elle est configurable pour différents niveaux de classification, NATO Secret, Mission Secret, et nativement interopérable en coalition. Déployable en moins de 24h, elle favorise la rapidité d’engagement des unités. Ces unités se concentrent sur leurs missions militaires car la complexité est masquée par l’automatisation avancée, l’orchestration et le portail de services. Les fonctions de virtualisation offrent un hébergement pour tous types d’applications et garanti aux forces l’évolutivité vers de nouveaux usages.

Lors de l'adoption du cloud dans le secteur de la défense, quels facteurs doivent être pris en considération ?

Il faut toujours avoir en tête les contraintes du le terrain, un milieu très contesté. Il faut une solution qui puisse gérer les différents niveaux de confidentialité, qui permet d’analyser des volumes importants de données provenant du champ de bataille, et qui assure une continuité de fonctionnement en mode dégradé ou déconnecté.

L’optimisation des moyens est cruciale pour répondre aux besoins des forces en mission. Grâce aux technologies de virtualisation, d’intelligence artificielle et d’automatisation, vous aurez besoin de moins de matériel et moins d’experts tout en gérant une situation plus complexe avec plus d’agilité.

Le choix du partenaire est vital aussi. Il faut un vrai savoir-faire sur les réseaux militaires et de l’expertise sur les règles des niveaux classifiés de sécurité pour obtenir l’homologation du système complet.

Le but des militaires est d’être opérationnels sur le terrain le plus rapidement possible. Leurs vies en dépendent. Il faut donc toujours penser simplicité d’utilisation et déploiement. Les forces armées ne sont pas là pour être des opérateurs des systèmes d’information et de communication complexes.

Chez Thales, nous sommes non seulement un des leaders en technologies civiles du cloud, mais nous avons également une très grande connaissance des besoins des forces armées. Nos équipes sont engagées depuis de nombreuses années sur le projet cloud de défense. Elles ont mis à disposition de nos clients une solution parfaitement adaptée à leurs besoins, industrialisée, maîtrisée et disponible immédiatement avec une déclinaison pour les trois domaines Terre, Mer, Air.

Nexium Defence Cloud prend le meilleur des technologies civiles et apporte des fonctions spécifiques complémentaires de cybersécurité, de durcissement et de fonctionnement sur des réseaux contraints. Le résultat, c’est un produit pré-intégré et modulaire, simple d’utilisation, qui s’adapte et répond à des besoins très variés et aux exigences les plus contraignantes du monde de la défense.