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La Software République dévoile son concept-car à Vivatech

La Software République a choisi le salon Vivatech1  pour dévoiler en première mondiale son concept-car H1st vision, concrétisation de sa vision de la mobilité du futur. Les précisions de Philippe Keryer, Directeur général adjoint Stratégie, Recherche et Technologie de Thales et membre du comité stratégique de la Software République.

© Eric M/Encre Noire

Pouvez-vous nous rappeler en quelques mots ce qu’est la Software République ?

 La Software République est un écosystème d'innovation ouverte créé par six grandes entreprises : Atos, Dassault Systèmes, Orange, Renault Group, STMicroelectronics et Thales.

Son but est de contribuer à la création d'un écosystème européen pour une mobilité durable, souveraine et sûre. 

Sa feuille d e route est précise, avec l'ambition de lancer dix nouveaux services et produits, d'incuber 50 startups ou plus, et d'offrir des services dans plus de cinquante endroits dans le monde d'ici 2025. 

Pour mettre au point le concept-car que nous présentons à Vivatech, nous avons eu recours, au-delà de l’expertise des membres fondateurs, à celle de six start-up (Arkamys, Compredict, Epicnpoc, Eyelights, Kardome, Stern Tech) ainsi qu’à celle du groupe JC Decaux. Il s’agit réellement d’un projet collaboratif. 

Présentez-nous H1st Vision

Commençons par son nom : H1st Vision pour Human First Vision. Un nom qui illustre la vision du consortium, celle d’une mobilité du futur plus intelligente et plus sûre et, surtout, centrée sur l’humain, que ce soit le conducteur, les passagers ou les autres usagers de la route.

Sur le plan technique, H1st Vision est un concentré de plus de 20 technologies innovantes, allant d’un tout nouveau contrôle d'accès biométrique sécurisé aux alertes prédictives en cas de danger, en passant par l'optimisation de l'autonomie et de la recharge des véhicules, l’installation de dispositifs surveillant en permanence l’état de santé du conducteur et celui du véhicule, sans oublier un système audio exceptionnel conçu avec le compositeur et interprète Jean-Michel Jarre. Ce qu’on appelle « l’expérience utilisateur » a vraiment été au cœur de toute la démarche.

Prenons l’exemple de l’accès au véhicule : plus besoin de clé, de carte ni de smartphone. L’utilisateur doit simplement au préalable enregistrer un certain nombre de données : nom, taille, photo du visage et démarche. Ces données sont chiffrées et stockées dans un portefeuille virtuel ultra-sécurisé et intégré au véhicule, le Digital ID Wallet conçu par Thales.

Ceci étant fait, l’utilisateur peut ouvrir H1st vision à distance grâce à deux technologies d’authentification complémentaires qui permettent de valider en toute sécurité l’accès au véhicule :  reconnaissance posturale (sa démarche) puis faciale. Un avatar projeté sur la vitre puis sur l’écran de la console centrale accueille ensuite l’utilisateur et l’accompagne pour le bon usage de toutes les fonctions mises à sa disposition. 

Cette innovation d’authentification contribue aussi à simplifier les activités de location, d’autopartage, de covoiturage et de contrôle du permis de conduire du conducteur.

Dans cet exemple, quel est le rôle de Thales ?

Nous sommes responsables du système de reconnaissance de la démarche et du visage, du permis de conduire numérique, de la cybersécurité ainsi que de l’orchestration, c’est-à-dire de tout le processus automatique d'organisation et de gestion du système. 

Quels sont les autres segments de H1stVision sur lesquels Thales est intervenu ?

Il y en a plusieurs : la cybersécurité du système de recharge électrique, le dispositif d’appel satellite qui permet, via une antenne requin située sur le toit du véhicule, d’alerter les services d’urgence en cas de survenue d’un problème de santé du conducteur, y compris dans les zones blanches, c’est-à-dire non couvertes par le réseau mobile. Nous avons également mis au point les algorithmes de détection cyber embarqués qui permettent de détecter en temps réel les potentielles attaques cyber contre ces véhicules connectés et de prendre les actions de remédiation adéquates. 

Sans oublier le système d’analyse et de traitement de la donnée biométrique du jumeau numérique de H1st Vision ! 

Parce que H1st Vision a son jumeau numérique ?

Absolument et c’est sans doute l’une de ses particularités les plus spectaculaires. Ce concept-car s’intègre dans un écosystème constitué du véhicule et de son jumeau virtuel. Ils interagissent entre eux et avec leur environnement réel ou virtuel : conducteur, passagers et aussi l’ensemble des systèmes de mobilité tels que les autres véhicules, les offres de transport alternatif, les infrastructures routières intelligentes, les stationnements connectés, les bornes de recharge, etc.

Pour Thales comme pour beaucoup d’entreprises, le jumeau numérique est devenu un outil indispensable pour créer des innovations de rupture. Pour H1st vision, nous l’avons utilisé, entre autres pour simuler de multiples innovations comme les alertes de sécurité ou l'accès à la voiture pour les passagers dans un contexte de covoiturage.

La Software République a été créée il y a seulement deux ans. Combien de temps a-t-il fallu aux équipes des différentes entreprises pour créer H1st Vision ?

Seulement six mois, un temps record pour un projet qui a mobilisé une centaine de personnes. Si nous avons abouti en si peu de temps, c’est parce que nous avons mis en place une gouvernance claire et solide et que nous avons une compréhension fine des technologies de chaque partenaire. 

Nous avons évoqué la contribution de Thales à cette expérience mais chaque acteur, grande entreprise ou start-up, a donné ce qu’il a de meilleur en termes d’innovation et de créativité. Un exemple : d’ici 2025, 85 % des véhicules en Europe seront connectés, selon une étude de S&P Global. Clairement, pour ces voitures « intelligentes », la cybersécurité n’est pas une option. Pour H1st Vision, nos experts ont travaillé avec ceux d’Orange Cyberdefense et de Renault Group pour codévelopper une solution unique fondée sur l’intelligence artificielle et le Machine Learning capable de détecter et d’analyser les tentatives de cyberattaques et d’y apporter une réponse rapide. 

Je crois vraiment qu’on peut dire que l’intelligence collective a présidé à la réalisation de ce projet qui ne peut que contribuer à construire un avenir de confiance dans le domaine de la mobilité sûre et durable.

1 - Créé en 2016, Viva Technology, ou VivaTech, est un grand rendez-vous annuel organisé à Paris par le groupe Les Echos et l’agence Publicis et consacré à l'innovation technologique et aux start-up. On attend pour cette sixième édition qui se déroule du 14 au 17 juin plus de 90 000 visiteurs venus de plus de 250 pays et 2 500 exposants. Pour en savoir plus : https://vivatechnology.com/