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Une solution innovante pour mesurer la température des personnes dans les espaces publics

Détecter une personne ayant de la fièvre et potentiellement porteuse de la covid-19 n’est pas si facile qu’on pourrait le croire, surtout si cette personne est au milieu d’une foule. C’est pourtant l’une des préoccupations majeures des autorités sanitaires dans tous les pays. Une solution, fiable et rapide, pourrait bien venir d’Ecosse où Thales expérimente un système de mesure couplant caméras thermiques et intelligence artificielle avec des résultats très prometteurs. 

Thales conduit actuellement avec la branche écossaise du NHS (National Health Service), le système de santé britannique, une étude de faisabilité pour mettre au point un système de détection des personnes présentant de la fièvre, qu’elles circulent seules ou au milieu d’une foule. Cette expérimentation est conduite au service des urgences du Queen Elizabeth University Hospital de Glasgow.

 Dans une première phase, il s’agissait d’étudier la possibilité d’introduire un système d’imagerie thermique couplé à de l’intelligence artificielle pour détecter les patients présentant de la fièvre parmi ceux admis au service des urgences. Thales dont le site jouxte celui de l’hôpital fournit les caméras thermiques et le système d’analyse des données ainsi que son expertise en algorithmes d’apprentissage qui permet, au-delà de la simple mesure de température, d’effectuer une « empreinte » thermique complète du visage afin d’aider à l’orientation du patient. 

Cette première phase s’est déroulée durant quatre semaines sur une centaine de patients. Un échantillon certes modeste mais qui a permis de mettre en évidence d’intéressantes corrélations et de montrer tout l’intérêt de cette approche. L’expérimentation pourrait être maintenant élargie à un nombre plus important de patients.  

Précision, rapidité, simplicité

Pour Willie Alexander, directeur technique de Thales Optronics, « c’est une expérience passionnante de mettre en commun nos compétences au service d’une cause commune. En alliant les connaissances médicales de l’équipe hospitalière à notre expertise technique, nous voulons arriver à une solution correspondant exactement à ses besoins, tant en termes de précision dans la mesure que de facilité d’emploi et de maintenance. C’est aussi simple que d’allumer une webcam et de lancer une appli sur votre smartphone. Nous utilisons des caméras du commerce mais toute la différence est dans le software utilisé. »  

« Les dispositifs existants, poursuit Willie Alexander, sont, pour la plupart, dérivés de systèmes industriels qui n’ont pas été conçus pour un usage médical : ils ne peuvent scanner qu’un visage à la fois, sont moins précis et nécessitent l’intervention d’ingénieurs pour l’installation et la maintenance. Avec notre système, nous arrivons à scanner des groupes entiers de personnes simultanément, à nous concentrer sur les zones du visage qui donnent la même température que celle enregistrée avec un thermomètre dans l’oreille, ce qui est la référence du corps médical ; en outre, comme nous utilisons une IA apprenante, plus nous avons de patients, plus le modèle s’affine ».

Si les premiers résultats très prometteurs de cette expérimentation se confirment, le dispositif pourrait être utilisé dans d’autres espaces publics sensibles où il est nécessaire de mesurer la température de groupes de patients, rapidement et de manière très fiable : frontières, aéroports, ports, etc.  D’autant que la méthode est très rassurante pour tout le monde, testés come testeurs puisqu’elle est totalement sans contact et que le dispositif ne conserve pas les données enregistrées. 

Dès le début de la pandémie, partout dans le monde, les équipes de Thales se sont retroussés les manches pour mettre leurs compétences au service de la lutte contre la covid-19. Au Royaume-Uni, en coopération avec le NHS, elles ont ainsi déjà notamment expérimenté des drones permettant de livrer en urgence du matériel médical dans des îles difficiles d’accès au large de l’Ecosse et développer des respirateurs pour les hôpitaux.
 

 

Pour le corps médical, la précision de la mesure de température est déterminante

Les dispositifs actuels ont une tolérance comprise entre +/-0.5°C et +/-0.3°C. Le système expérimenté à Glasgow réduit cette marge d’erreurs à +/-0.3°C et même +/-0.1 °C, ce qui diminue d’un rapport de 2,5 les fausses alarmes et le nombre de fièvres non décelées.