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Guerre en Ukraine : la nouvelle géographie de la cyberguerre

Le troisième trimestre 2022 marque un tournant dans la cyberguerre liée au conflit en Ukraine. Cette cyberguerre, jusque-là concentrée sur l'Ukraine s’étend désormais à toute l’Europe, comme le montre le dernier rapport dressé par les experts de Thales.

« L’Europe est entrée malgré elle dans une cyberguerre hybride de haute intensité au troisième trimestre 2022 avec une vague massive d’attaques par déni de service, en particulier dans les pays nordiques, les pays baltes et les pays de l’Est de l’Europe », résume Pierre-Yves Jolivet, VP Cyber Solutions de Thales.

C’est bien en effet une nouvelle géographie de la cyberguerre que dessine le dernier rapport dressé par l’équipe du renseignement d’intérêt cyber de Thales. 

Si la majorité des incidents dans le monde était concentrée sur l’Ukraine au moment de l’invasion, les pays membres de l'Union européenne ont vu le nombre d'incidents liés au conflit augmenter de façon spectaculaire sur les six derniers mois, passant de 9,8 % à 46,5 % des attaques mondiales.

Les hacktivistes pro-russes ciblent désormais, particulièrement, la Pologne, les pays baltes et les pays nordiques, visant de manière croissante les infrastructures nationales critiques, notamment dans les domaines de l’aviation, l’énergie, la santé, les banques et l’administration publique.

Cyberharcèlement massif

Concernant les techniques utilisées par les hacktivistes, le troisième trimestre 2022 marque, là encore, un tournant. Alors qu’ils employaient des modes d’attaques très variés, à part quasi égale entre vols et fuites de données, espionnage et attaques par destruction des données (wipers), les cyberattaquants pratiquent désormais en majorité (75 %) des attaques massives par déni de service à l’encontre des entreprises et des administrations, mettant sous tension les équipes de sécurité et les décideurs.

Comme le soulignent les auteurs du rapport, leur objectif n’est pas tant de provoquer un impact opérationnel décisif mais bien plutôt de harceler et décourager tout soutien à l’Ukraine.
 

« Ce cyberharcèlement à grande échelle montre bien que la cyber fait dorénavant partie de l’arsenal des nouvelles techniques de guerre, insiste Pierre-Yves Jolivet, au même titre que la désinformation, la manipulation de l'opinion publique, la guerre économique, le sabotage, ou encore la guérilla. »

 

 

Pour télécharger le résumé du rapport, cliquez ici (en anglais uniquement).