Planète rouge : des forages du sous-sol pour y détecter des signes de vie passée ou présente
Une nouvelle surprenante pourrait nous parvenir dans les prochaines années : il y a bien des signes de vie sur Mars !
Cette découverte historique aura dû parcourir 500 millions de kilomètres depuis la surface de l’énigmatique planète rouge, avant de nous parvenir. Le message aura été envoyé depuis le rover de la mission ExoMars 2020, à bord duquel un ingénieux mini-laboratoire d’analyse robotisé (Analytical Laboratory Drawer) sera parvenu à déchiffrer des échantillons de sol prélevés jusqu’à deux mètres de profondeur, dans l’espoir d’y trouver, pour la première fois, des traces de bactéries.
« Je suis personnellement convaincu que nous trouverons des traces de vie – éteinte ou en activité – sur cette planète » Walter Cugno, Vice-Président département Espace et Exploration de Thales Alenia Space
« La raison en est simple : nous avons déjà trouvé beaucoup de méthane dans l’atmosphère martienne, ainsi que d’importantes quantités d’eau sous la surface. » explique Walter Cugno, Vice-Président département Espace et Exploration de Thales Alenia Space.
Thales Alenia Space a joué un rôle clé dans la découverte des gaz et des liquides sur Mars. Il n’est donc guère surprenant que l’entreprise s’intéresse maintenant à la surface elle-même. Thales Alenia Space développe le mini-laboratoire qui aura pour tâche de creuser dans le proche sous-sol de la planète, afin de trouver d’éventuels signes de bactéries, ou toute autre forme de vie passée ou présente.
Lancée en 2016, la sonde TGO (Trace Gas Orbiter) construite par Thales Alenia Space avait déjà contribué à trouver du méthane atmosphérique sur Mars.
Il y a seulement un an, le 25 juillet 2018, de l’eau liquide était cette fois-ci découverte sous le pôle sud de la planète rouge. Une découverte majeure rendue possible par MARSIS, le un radar de sondage également développé par Thales. Ce radar avait été embarqué à bord de la sonde Mars Express de l’Agence spatiale européenne (ESA) lancée il y a maintenant seize ans, et positionnée en orbite martienne. Une sonde qui continue de nous révéler beaucoup de choses sur une histoire qui remonte à 4,6 milliards d’années.
Les recherches menées par la sonde sous la surface de Mars montrent que la région du pôle sud est constituée de nombreuses couches de glace et de poussière, jusqu’à une profondeur d’environ 1,5 km.
Maître d’œuvre des missions ExoMars 2016 et 2020, Thales Alenia Space est aujourd’hui le coordinateur industriel de la prochaine phase – sans doute la plus passionnante – d’exploration de la planète, avec une sonde qui s’efforcera de trouver des signes de vie bactérienne. La mission ExoMars 2020 permettra d’envoyer un rover pour explorer cette planète, dès l’atterrissage prévu en 2021. Pour la première fois, des échantillons prélevés à environ deux mètres de profondeur seront analysés sur place, et les résultats transmis au ROCC, le centre de contrôle des opérations du rover, grâce à l’orbiteur TGO. La chasse aux bactéries sur Mars sera dès lors vraiment lancée.
L’analyse réalisée à bord du rover sera confiée à un mini-laboratoire sophistiqué, fruit de l’imagination de plusieurs partenaires. Neuf instruments différents vont analyser les échantillons prélevés à une profondeur jamais atteinte par une sonde, afin de trouver dans leur composition chimique et géologique des traces éventuelles de bactéries ou de toute autre forme de vie.
« Nous devons préserver notre belle planète, et la vie qui y règne. Ce que les prochaines décennies nous apprendront sur les possibilités de voyage vers Mars nous aideront à mieux gérer nos ressources sur Terre » Walter Cugno, Vice-Président département Espace et Exploration de Thales Alenia Space
Walter Cugno demeure convaincu que ce projet revêt une importance cruciale pour la vie sur Terre. « Nous devons préserver notre belle planète, et la vie qui y règne. Ce que les prochaines décennies nous apprendront sur les possibilités de voyage vers Mars nous aideront à mieux gérer nos ressources sur Terre, et à savoir si nous sommes en mesure de coloniser cette lointaine voisine, pour le bien de l’humanité. »
« Nous allons apprendre à économiser les ressources et à survivre avec moins d’eau, peu de soleil, de l’air régénéré, et l’évitement de la pollution. Nous remettrons ainsi, en quelque sorte, la planète Terre dans la perspective de l’univers et de ses mystères. Ce sera un enseignement de première importance qui changera notre mode de vie et la manière dont nous traitons notre planète», juge-t-il.
ExoMars est un programme d’exploration mis en œuvre conjointement par l’Agence spatiale européenne et par Roscosmos, l’Agence spatiale russe. Avec pour objectif d’étudier l’environnement de la la planète rouge, son atmosphère et son sol. Il permettra de faire une moisson de données extrêmement précieuses qui alimenteront la recherche scientifique pendant de nombreuses années.
A la tête d’un consortium industriel, Thales Alenia Space est maître d’œuvre des missions ExoMars 2016 et 2020. L’entreprise italienne Leonardo fournit le système de forage pour collecter les échantillons de sol ; l’Allemand OHB prend en charge le module de transport et divers instruments du rover, celui-ci étant fourni par Airbus Defence & Space. L’entreprise russe NPO Lavochkine fabrique pour sa part la plateforme d’atterrissage.