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Le multistatisme : un avenir prometteur pour la lutte anti-sous-marine (LASM)

Le retour de la lutte ASM au XXI ème siècle

L’ASM fait son grand retour dans les programmes navals ces dernières années. Il y a 30 ans, seules quelques grandes puissances disposaient de capacités sous-marines opérationnelles,  mais aujourd’hui, le nombre de sous-marins en service dans le monde croît rapidement. 

Savoir que des puissances émergentes, comme la Chine,  peuvent disposer d’une force navale  équivalente à celle  des pays européens en l’espace de  quelques années laisse à réfléchir. La menace sous-marine est sérieuse et plus difficile à contrer que jamais. Les sous-marins peuvent bloquer les voies maritimes commerciales, détruire des bâtiments précieux et mener des combats terrestres dévastateurs. Qui plus est,  le design des coques modernes et les propulsions de plus en plus silencieuses facilitent  des incursions dans des zones auparavant inaccessibles.

Le multistatisme une réponse navale fiable  aux réalités de la LASM moderne 

Face à la résurgence de cette menace, les marines réagissent en exigeant des technologies plus efficaces et s’orientent vers  une LASM  plus collaborative. Si la LASM a toujours été un « sport d’équipe »,  aujourd’hui le concept de multistatisme   devient  un facilitateur majeur dans ce domaine de lutte. Cela nécessite  un (ou plusieurs)  sonar actifs émetteurs, une multitude de sonar  passifs et (potentiellement)  diverses plateformes. Sous réserve que l’ensemble des dispositifs coordonnent soigneusement leurs actions, seul l’émetteur sera visible  par un sous-marin adverse, ce qui  procurera un avantage significatif. Par conséquent, l’efficacité des  manœuvres classiques de dérobement face aux sonar comme celle consistant à se placer en inclinaison minimale face aux émissions détectées,  peut devenir assez aléatoire.

Malgré tout ce potentiel,  le multistatisme n’est pas une solution miracle, car il implique des défis majeurs. Tous les sonar utilisés doivent être parfaitement interopérables et capables d’échanger  efficacement des informations à synchroniser et à traiter. Pour que les données puissent être analysées avec précision,  les conditions d’environnement océanographiques (température, salinité) doivent être connues sur l’ensemble de la zone d’opérations. Voilà pourquoi les bouées acoustiques présentent certains avantages lorsque le multistatisme est envisagé : leurs positions restent fixes et connues. Elles sont en mesure de transmettre des informations à la même plateforme (généralement aérienne) pouvant  entre autres, résoudre facilement les problèmes  de synchronisation et de fusion de données.   C’est donc sans surprise qu’au regard de  l’activité sous-marine croissante et des progrès technologiques actuels, les marines s’intéressent de plus en plus aux bouées multistatiques.

SonoFlash, une avancée majeure  dans le domaine des bouées multistatiques

Si le multistatisme est devenu un mot à la mode dans le milieu naval, en réalité le chemin à parcourir reste considérable pour qu’il puisse être considéré  comme une tactique opérationnelle robuste. Cela implique plusieurs étapes intermédiaires. Conscientes de ces problématiques, les  marines veulent des solutions éprouvées à la mer et ne se contentent pas de simples potentialités techniques.

Or la prochaine étape pourrait être marquante : A l’occasion d’Euronaval, Thales dévoile une nouvelle génération de bouée acoustique : la SonoFlash.  Sa conception innovante  et sa technologie avancée intègrent plusieurs caractéristiques clés qui laissent à penser que le multistatisme du futur se rapproche à grands pas.

Première caractéristique différenciatrice : les bouées aujourd’hui sont soit  passives, soit actives ;  la SonoFlash associe  le meilleur des  deux : un émetteur basse fréquence puissant (pouvant être immergé en profondeur) et un récepteur passif basse fréquence extrêmement performant. Elle se démarque aussi par son endurance, et sa capacité à transmettre en temps réel les informations qui sont traitées de manière aéroportée. Ses capacités multiples feront de la SonoFlash, un senseur acoustique de choix pour les drones aériens de demain.

Deuxième caractéristique différenciatrice : elle est parfaitement interopérable avec les autres familles de sonar proposées par Thales. D’où une solution extrêmement flexible qui ouvre de nouveaux possibles en matière d’options tactiques.  On peut imaginer un champ de bouées SonoFlash, chacune capable d’émettre et d’écouter, pouvant  être combinées à l’envie,  entre elles ou avec d’autres puissantes plateformes   comme le Flash ou les Captas de Thales, par voie de permutations. Aussi avancé soit-il, le multistatisme des bouées  acoustiques n’éliminera jamais complètement  la menace des sous-marins modernes. Mais associé à d’autres plateformes sonar innovantes, à des capacités de traitement importantes et à des outils IHM puissants (comme le BlueTracker de Thales), il s’apprête à devenir un élément de défense décisif.