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Une liaison très tactique pour les mini drones

Thales a développé une liaison de données tactiques miniaturisée et sécurisée qui répond à un multitude d'objectifs.

Les drones jouent un rôle de plus en plus important dans les missions de surveillance et de reconnaissance. Leurs utilisateurs étatiques - forces armées, gendarmeries, douanes, ministères de l’Intérieur… - doivent pouvoir disposer rapidement et de manière parfaitement sécurisée des informations transmises par ces robots aériens. Thales a développé une liaison de données tactiques miniaturisée et sécurisée qui répond en tous points à ces objectifs…
 

Bénéfices et contraintes

Les drones permettent de bénéficier des atouts spécifiques au renseignement aérien tout en s’affranchissant des contraintes inhérentes à l'avion piloté (dangers pour la vie de l'équipage, limites physiques etc.). Depuis une vingtaine d’années, ces engins pilotés à distance - dont le poids varie de quelques dizaines de grammes à près de 10 tonnes - rencontrent donc un succès grandissant, et ce, dans les contextes opérationnels les plus variés : l’armée de terre peut ainsi, par exemple, envoyer des drones en reconnaissance pour connaître la situation de l’ennemi sans avancer ses hommes ; le drone permet également de régler des tirs d’artillerie en allant vérifier le point d’impact ; il apporte une aide précieuse à la police et à la gendarmerie pour suivre avec précision toutes sortes d’opérations : manifestations, interventions spéciales (par exemple dans le cadre de la lutte anti-terroriste), etc.

Pour remplir ce type de missions, les mini drones dits « tactiques » - des engins de 10 à 50 kg dont la portée s’étend de 30 à 80 km - sont équipés de différents types de senseurs optroniques qui permettent de récupérer et d’interpréter en temps réel des photographies et vidéos prises durant la mission. Les utilisateurs doivent également avoir accès à des données tactiques du drone (suivi de trajectoire, remontée d’alarmes, etc.) pour une meilleure compréhension de la situation.

En plus des contraintes évidentes de sécurité, le système de liaison de données embarqué à bord doit prendre en compte les spécificités - petite taille, autonomie limitée - du drone. Il devra donc être très léger et compact et consommer aussi peu d’énergie que possible.

Une solution haut de gamme

Autant de défis que Thales est en passe de relever dans le cadre du contrat SMDR (Systèmes de Mini Drones de Reconnaissance) que lui a confié la DGA fin 2016. A compter de 2018, Thales livrera en effet aux forces armées françaises jusqu’à 70 systèmes de mini drones de reconnaissance, composés chacun de trois mini drones Spy’Ranger, d’un segment sol et du soutien technique associé. Grâce à la solution miniaturisée et sécurisée de liaison de données (µTMA) en cours de développement, elles bénéficieront d’un avantage tactique déterminant, avec la capacité d’observer de jour comme de nuit* sur une longue durée, jusqu’à 30 km et en haut débit (5 Mb/s pour une qualité d’image équivalente à celle d’un téléviseur HD).

Outre ces performances remarquables - qui offriront un gain capacitaire important -, le système se caractérise par sa facilité d’installation au sol (trépied et boîtier nécessitant moins d’une demi-heure d’installation) et sa simplicité d’utilisation (la station sol est équipée d’antennes omnidirectionnelles pour ne pas avoir à pointer vers le mini drone).

Mais ce sont surtout les nombreux différenciateurs techniques « made in Thales » qui en font une des solutions les plus haut de gamme sur le marché :

  • En premier lieu, le durcissement de la liaison de données (chiffrement des communications/flux vidéo pour empêcher les interceptions et l’écoute) ;
  • Ensuite, l’introduction dans la forme d’onde d’une résistance au multi-trajet (réflexion par les obstacles naturels ou les bâtiments) et l’utilisation de techniques de SIMO/MIMO (Single Input Multiple Output / Multiple Input Multiple Output) pour renforcer la robustesse de la liaison de données en cas de vol à basse altitude et/ou en environnement urbain ;
  • L’utilisation d’une forme d’onde adaptative : en cas d’obstacle ou au-delà des 30 km de portée, le débit sera automatiquement réduit de façon à conserver la liaison de données ;
  • La possibilité d’inclure au niveau du terminal sol des informations tactiques (standardisées par l’Otan, normes Stanag) superposées (en surimpression) à la vidéo/visualisation du drone pour piloter efficacement la mission ;
  • Et enfin, des mécanismes de cybersécurité offrant un niveau de protection élevé contre les tentatives d’intrusion dans la liaison de données.

Sécurisation maximum, robustesse, adaptabilité… Ce concentré de technologies de liaison de données pourra être proposée à des clients export du système Spy’Ranger, aux grands pays occidentaux et aux fournisseurs d’autres systèmes de mini drones qui pourraient être intéressés par la valeur ajoutée de la solution.

Nouveaux usages

Les débouchés devraient d’autant moins manquer que Thales cherche déjà à diversifier et étendre encore les cas d’usage de la solution.

Par exemple, en utilisant l’un des trois drones du système SDMR comme relais de communication en cas d’obstacle. La solution pourrait également être utilisée par les drones à voilure tournante de la marine dans le cadre de la lutte contre la piraterie ou les narcotrafiquants, avec une station « sol » embarquée à bord des vedettes rapides ou des bâtiments de mer.

Elle pourrait également être proposée à des plateformes pilotées (hélicoptères ou avions de chasse) qui ont besoin de transmettre des vidéos en appui aux troupes armées, particulièrement dans le cas où les forces amies/ennemies sont imbriquées. Le coordinateur tactique** disposerait ainsi d’une vision claire de la situation tactique, partagée avec le pilote. Dans le cas de deux hélicoptères des forces spéciales voulant intervenir en mer, l’un pourrait transmettre à l’autre les informations utiles pour optimiser l’intervention…

Autre emploi envisagé : les missiles tactiques. Un petit capteur placé à l’avant du missile permettrait de relayer la vidéo au poste de tir du missile pour qu’il soit dirigé vers le char ennemi…

Avec cette solution innovante adaptée à des contextes opérationnels variés, Thales ouvre la voie à de nouveaux usages du drone…

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*Grâce à une voie infra-rouge qui sert non seulement à observer de nuit mais aussi à détecter les parties « chaudes » (humains, moteurs chauds, fusil qui vient de tirer, etc.) de jour comme de nuit.
**En anglais, on parle de TACtical Party (TAC-P) ou de Joint Tactical Air Controller (JTAC)