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Le secret des Planètes

Mercure en ligne de mire :

 

Cette nuit, la mission d’exploration spatiale BepiColombo a été lancée avec succès par Arianespace, depuis le Centre Spatial de Kourou, en Guyane française. Seulement, pour découvrir les mystères de Mercure, la communauté scientifique devra s’armer de patience… Ne dit-on pas que le bonheur réside dans l’attente ?  A l’issue d’un voyage interplanétaire exceptionnel, d’une durée de 7 ans, la planète Mercure sera enfin en ligne de mire. De quoi faire monter la température, le « mercure » devrait-on dire ; car, et vous le savez sans doute, Mercure est la Planète la plus proche du Soleil. Pour atteindre « l’inaccessible étoile » chère à Jacques Brel dans « La Quête », il faudra faire preuve d’endurance [7 ans, c’est long] et de prudence.

 

 

Vous l’aurez compris, sur Mercure, il fait chaud… Extrêmement chaud même ! Le rayonnement solaire en orbite autour de Mercure est dix fois supérieur à celui de la Terre. Plus d’un Icare s’y serait brûlé les ailes ! La sonde d’exploration planétaire devra être en capacité de résister à des températures extrêmes comprises entre 300 et 400° C à proximité de Mercure tandis que les instruments de bord devront fonctionner à des températures comprises entre 0° et 40° C. Il fut donc nécessaire de développer des matériaux et des dispositifs spécifiques pour tous les éléments exposés.

L’exploration de Mercure : une grande première européenne

 

 

BepiColombo est la première mission européenne d’exploration de Mercure. Avant elle, Mariner 10 dans les années 70 et Messenger (2010-2015) sont parvenus à récolter des informations précieuses sur cette planète si mystérieuse. Mercure n’en demeure pas moins une planète peu connue, car difficile d’accès. Sa proximité du Soleil en fait un objet d’étude scientifique sans commune mesure afin de mieux comprendre l’origine du système solaire.

BepiColombo : missions et composition

 

 

BepiColombo est le fruit de la coopération entre les agences spatiales européenne (ESA) et japonaise (JAXA). La mission comprend 4 modules, dont 3 ont été réalisés par l’Europe :
•    l'orbiteur MPO (Mercury Planetary Orbiter), avec ses 11 instruments dédiés à la cartographie et l'étude de la surface de Mercure et de son atmosphère
•    le bouclier thermique, pour protéger la sonde d’exploration des températures extrêmes à l’approche de Mercure
•    le module de transfert MTM (Mercury Transfert Module), qui assurera l'alimentation électrique et la propulsion pour le voyage Terre-Mercure
•    l'orbiteur MMO (Mercury Magnetospheric Orbiter), fourni par le Japon, étudiera le champ magnétique de Mercure grâce à ses cinq instruments.

« Bepi » : la contribution de Thales Alenia Space

 

 

La mission européenne est réalisée sous la maîtrise d’œuvre d’Airbus Defence & Space pour le compte de l’ESA. Thales Alenia Space fait partie du cœur de l'équipe industrielle au sein du programme BepiColombo, assurant la coordination de 35 entreprises européennes. Thales Alenia Space est responsable en particulier des télécommunications, du contrôle thermique et du système de distribution d'énergie électrique, ainsi que de l'intégration et des tests du vaisseau spatial dans son ensemble ainsi que des services de support lors de la campagne de lancement. La société fournit également les transpondeurs en bande X et Ka, les ordinateurs de bord, la mémoire de masse et l'antenne grand gain de 1,1 mètre utilisée pour les communications entre le satellite et le sol, ainsi que pour l'expérience scientifique de la mission radio. Cette antenne est dérivée du succès de l'antenne développée dans le cadre de la mission Cassini-Huygens. [Lire le communiqué de presse]

Vénus, Mars, Mercure, Titan, la Lune, astéroïdes et comètes…

 

Thales Alenia Space est le partenaire incontournable des plus fantastiques missions européennes à travers le Système Solaire.

 

 

A l’instar d’ExoMars, Thales Alenia Space a été le maître d’œuvre de Herschel et Planck, les plus grands observatoires spatiaux jamais développés en Europe. La société a également intégré et développé Corot, le chasseur d’exoplanètes français en orbite basse, sera très fortement impliquée dans le programme PLATO qui lui aussi va traquer les exoplanètes mais depuis le point de Lagrange 2 grâce aux unités optiques du télescope réalisées chez Leonardo sur son site de Campi Bisenzio en coopération avec des instituts et des universités.

 

 

Thales Alenia Space a également réalisé 25 des 64 antennes paraboliques (contribution européenne) du champ de radiotélescopes gigantesques ALMA, déployées sur le plateau d’Atacama au Chili. En outre, Thales Alenia Space a joué un rôle de premier rang dans la fameuse odyssée Rosetta-Philae [en particulier les activités d’assemblage, d’intégration et de tests effectués sur le satellite] de même que sur Cassini-Huygens. Cette dernière mission [dont on a beaucoup parlé l’an dernier avec le « dernier plongeon » de Cassini] avait permis d’explorer les couches atmosphériques de Titan et atterrit sans encombre sur la plus mystérieuse lune de Saturne. La sonde Huygens avait été réalisée sous la maîtrise d’œuvre de Thales Alenia Space. La compréhension de la matière noire, avec le programme européen Euclid, est aussi à l’ordre du jour dans les salles blanches de Thales Alenia Space.

 

 

En attendant, l’Europe retient son souffle en prévision de la mission ExoMars 2020*. En 2021, le rover de l’ESA devrait se poser sur la Planète Mars. Equipé d’une foreuse réalisé par les équipes de Leonardo du côté de Milan, le rover effectuera des prélèvements à 2 mètres de profondeur pour tenter d’y découvrir des traces de vies passées (bactéries) tandis que l’Orbiteur (Trace Gas Orbiter) lancé en 2016 poursuit toujours sa mission scientifique, « reniflant » inlassablement l’atmosphère martienne, pour essayer d’y trouver des traces de méthane en particulier.

50% du volume pressurisé de l’ISS réalisé par Thales Alenia Space :

 

 

L’exploration n’a eu de cesse de susciter l’intérêt des planétologues, de la communauté scientifique et des « Space Aficionados » de plus en plus nombreux depuis que les astronautes, Thomas Pesquet en particulier, sont parvenus à faire partager leur quotidien à bord de la  Station Spatiale Internationale. L’ISS tient, à ce titre, une place particulière dans le cœur des ingénieurs turinois de Thales Alenia Space. Avec les Node 2 et 3, le module polyvalent PMM, les modules logistiques MPLM, la Cupola, la structure du laboratoire Columbus et les modules de fret des vaisseaux de ravitaillement ATV ou encore la structure du module de SAS commercial Bishop de NanoRacks, Thales Alenia Space a fourni 50% du volume pressurisé de la Station Spatiale Internationale. La société a également réalisé les modules cargos pressurisés des vaisseaux ravitailleurs ATV pour le compte d’Airbus Defence & Space et Cygnus pour le compte de Northrop Grumman. Le prochain vaisseau Cygnus s’envolera à destination de l’ISS à la mi-novembre.

 

 

Au-delà de l’ISS, Thales Alenia Space prépare les prochaines missions lunaires en particulier avec LOP-G (Lunar Orbital Platform Gateway) et réalise des études à la fois pour la NASA (dans le cadre de STEP 2) et pour l’ESA.

 

 

De plus, après le succès du démonstrateur de rentrée atmosphérique IXV, Thales Alenia Space développe Space Rider, le système de transport réutilisable Européen de nouvelle génération dédié à l’orbite basse.

Space Servicers : d’un Espace statique vers un Espace dynamique

 

 

« Une fois un satellite lancé, il n’y a plus de service-après-vente possible en orbite » ! Cette phrase, qui faisait mouche autrefois dans les salles blanches des fabricants de satellites, ne sera sans doute plus d’actualité dans un futur proche. Vous vous demandez pourquoi… On les appelle les « Space Servicers » ! Comme leur nom l’indique, ces véhicules spatiaux sont destinés aux Services en Orbite. Véritables couteaux suisses, ils seront à même de mener un large éventail d’opérations en orbite parmi lesquelles : la désorbitation de débris spatiaux, la manipulation robotique, l’extension de la vie opérationnelle d’un satellite, le ravitaillement en orbite, l’inspection… Avec ces nouveaux engins, on assistera à un réel changement de paradigme d’un espace, où la stationnarité est de circonstance, vers un espace au contraire dynamique. Les Space Servicers, dont Thales Alenia Space est l’un des fers de lance les plus avancés, apporteront une nouvelle approche relative à l’accès à l’espace… Et si à l’avenir, l’on parvenait à construire des bases lunaires,  les Space Servicers  seraient d’un grand intérêt pour des missions de transport et d’assemblage des différents éléments !

 

*Exomars 2020 est une coopération internationale entre l'ESA (Agence spatiale européenne) et Roscosmos (Agence spatiale russe). Thales Alenia Space est maitre d’œuvre du programme global tandis que ADS est responsable rover et OHB du CM (Carrier Module).

 

Copyrights:
First artistic view: © IStocks
BepiColombo: ©ESA/ATG mediaLab
Rover ExoMars: © Thales Alenia Space/Master Image Programmes
Huygens probe on Titan © ESA, C. Carreau
Rover ExoMars - Cartoon © ASTER
Thomas Pesquet - Cupola © ESA/Thomas Pesquet
NanoRacks © NanoRacks
SpaceRider: © ESA

Space Servicers: ©  Thales Alenia Space