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Thales renforce son organisation RSE pour préparer l’avenir

Pour soutenir la mise en œuvre de ses ambitions en matière de responsabilité d’entreprise, le Groupe crée une nouvelle direction RSE intégrée et fait évoluer sa gouvernance. Les explications d’Isabelle Simon, Secrétaire générale du Groupe. 

Thales a annoncé qu’il faisait évoluer la manière dont il mettait en œuvre sa stratégie RSE (responsabilité sociétale et environnementale). Qu’est ce qui est à l’origine de cette décision ?

Nous avions besoin de nous doter d’une organisation à la mesure de la montée en puissance des enjeux RSE. Jusqu’à récemment, ces sujets étaient traités par les entreprises surtout sous l’angle de la conformité aux différentes législations et réglementations et aussi dans une optique de communication citoyenne. Aujourd’hui, la situation n’est plus la même. Ces thématiques sont identifiées comme des priorités stratégiques.

Ce changement peut d’abord être attribué à un contexte général de prise de conscience croissante de l’urgence d’agir pour un monde plus durable et plus inclusif. Les enjeux sont immenses, voire de nature existentielle dans certains cas comme le climat. Les citoyens, les acteurs politiques et économiques, la société civile dans son ensemble ont pris la mesure du défi qu’il va falloir relever. Thales, en tant qu’entreprise engagée dans les évolutions de son temps, est bien déterminée à faire sa part.

Ensuite, si on regarde la situation de façon très pragmatique, ces enjeux sont associés à des facteurs de risques de plus en plus importants. Car la pression sur les entreprises monte et il y a beaucoup à perdre pour celles qui ne suivraient pas le rythme. Il est tout à fait imaginable par exemple qu’une entreprise puisse perdre la capacité à opérer sur un marché en cas de réel manquement ou suite à un problème d’image dans ces domaines. Les autorités de régulation veillent à l’application de règles de plus en plus nombreuses, avec des exigences de transparence qui ne cessent de croître. De leur côté, les investisseurs intègrent de plus en plus les risques liés aux enjeux ESG (environnement, social, gouvernance) dans leurs stratégies d’investissement, et la part des flux financiers dirigés vers les placements responsables augmente très rapidement.

A l’inverse, une politique RSE claire et affirmée peut constituer un véritable avantage compétitif aujourd’hui. Elle renforce l’attractivité de l’entreprise auprès de ses parties prenantes, qu’il s’agisse de nos clients, de nos collaborateurs (actuels et futurs), de nos partenaires et de la société civile dans son ensemble.

Cela signifie-t-il que Thales va accroître ses engagements en matière RSE ?

J’aimerais d’abord rappeler que cela fait de nombreuses années que le Groupe conduit une politique volontariste et reconnue en matière de RSE, tant sur les chapitres de l’éthique, de la diversité et de l’inclusion que sur nos engagements environnementaux et sociétaux. Encore récemment, le Carbon Disclosure Project a ainsi distingué Thales pour son action en faveur du climat1

Et le mouvement s’accélère en effet. Après avoir inclus des objectifs RSE dans la rémunération variable de 70% de nos collaborateurs, nous avons annoncé une augmentation significative de nos engagements de réduction des émissions de CO2 à l’occasion d’une journée investisseurs entièrement consacrée à nos enjeux RSE fin 2021. Nous avons aussi pris des initiatives pour assurer l’amélioration continue de nos politiques de conformité (comme la certification ISO 37001), et mis en place de nouvelles règles éthiques pour nos développements numériques.

Cette accélération est significative, mais nous devons continuer à regarder vers l’avenir. Il nous faut d’ores et déjà nous mettre en ordre de marche pour préparer nos initiatives futures dans plusieurs domaines liés à la RSE et délivrer sur les engagements pris. Il sera bientôt aussi pénalisant pour une société cotée comme Thales de ne pas atteindre ses objectifs extra financiers que ses objectifs financiers.

RSE, ESG… quelles différences ?   Bien que les deux concepts concernent l’impact d’une entreprise sur la société et l’environnement, RSE et ESG ne sont pas utilisés dans le même contexte. La RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises, Corporate Social Responsibility en anglais) désigne l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales, sociétales et environnementales à leurs activités et à leurs relations avec leurs parties prenantes. Avec la montée en puissance des enjeux climatiques et écologiques, le même acronyme est de plus en plus souvent utilisé en abréviation de « Responsabilité Sociétale et Environnementale ». ESG est la contraction des termes « Environnemental, Social et Gouvernance » (Environmental, Social & Governance). Ce concept est surtout employé par les investisseurs pour désigner les critères d’évaluation du caractère responsable d’une entreprise. Par rapport à « RSE », l’ajout du « G » fait ressortir l’importance dans cette évaluation des enjeux d’éthique et de transparence au niveau des plus hautes instances de l’entreprise.

 

Cette ambition se traduit par une évolution de l’organisation et de la gouvernance RSE de Thales. Pouvez-vous nous en dire plus ?  

Effectivement. Afin de mieux répondre aux enjeux futurs et de faire adhérer encore plus en profondeur nos équipes à nos engagements, nous avons décidé de constituer, au sein du Secrétariat général, une Direction RSE intégrée, placée sous la responsabilité d’un Chief Sustainability Officer (ou Directeur Responsabilité Sociétale et Environnementale), Anne Bolot-Gittler. Ce nouveau service regroupera une quinzaine de personnes qui étaient jusqu’ici réparties dans plusieurs départements.  En apportant chacune leurs compétences de façon intégrée, elles donneront une « force de frappe » plus importante à Thales dans tous les domaines de la RSE. 

Cette structure va en effet disposer d’un champ d’action vaste, avec une organisation en trois pôles. Deux pôles d’expertise couvriront les sujets Environnement, Santé/Sécurité d’une part, les sujets sociaux et sociétaux dont la diversité, l'inclusion et Thales Solidarity d’autre part. Le troisième pôle aura pour mission de traiter tous les sujets transverses : indicateurs, reporting, benchmarking, communication avec les parties prenantes, veille réglementaire et sociétale, etc. 

Cette organisation traduit le fait qu’il n’y a pas, pour nous, un pilier de la RSE plus important qu’un autre et que si les préoccupations climatiques font fréquemment la une de l’actualité, les questions de nature sociale ou éthique sont aussi pour nous des questions majeures. 

En outre, nous allons faire évoluer la gouvernance du groupe, pour que ces enjeux soient traités au plus haut niveau. Cela commence par quelques changements apportés au niveau du Conseil d’administration avec le renforcement des instances consacrées à la RSE.

Nous créons aussi un comité stratégique RSE au niveau exécutif, auquel participeront le président-directeur général et plusieurs membres du Comex. 

Enfin nous sommes persuadés qu’une politique RSE ne peut être efficace que si elle est implémentée en étroite collaboration avec le business. Il faut que ces problématiques soient désormais présentes au cœur de nos activités, de nos prospectives, de nos décisions de management. C’est pourquoi nous avons décidé de désigner comme correspondants RSE les directeurs Stratégie et Marketing de chaque Global Business Unit et Grand Pays et nommerons également des correspondants RSE au niveau des fonctions transverses. Grâce à eux, ces sujets vont progressivement infuser à tous les niveaux du groupe, jusqu’aux décisions opérationnelles du quotidien et devenir ainsi partie intégrante de l’ADN de Thales.

Nous avons mis la notion de confiance au cœur de notre raison d’être (« construire ensemble un avenir de confiance »). Or à un moment où cette notion est devenue si critique, où les accusations de greenwashing se multiplient, il est indispensable que nous fassions la preuve du caractère concret, sérieux de nos engagements. Ces changements organisationnels nous donnent les moyens de continuer à construire une entreprise qui associe toujours plus fortement responsabilité et croissance durable et profitable.

1 Thales parmi les entreprises les plus performantes du Carbon Disclosure Project