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Rapport Thales 2018 : les tendances de l’aéroport du futur

Les grandes tendances définissent les transformations à venir ayant des répercussions importantes sur les entreprises, les sociétés, les économies, les cultures et la vie des individus. Ces grandes tendances redessinent l’avenir des aéroports partout dans le monde, alors que les pouvoirs publics, les municipalités, les opérateurs et les principaux fournisseurs de service œuvrent ensemble à co-construire cet avenir.

Thales et Frost & Sullivan ont identifié cinq mégatendances : la connectivité et la convergence, l’avènement de l’ère cognitive, les tendances sociales, les nouveaux modèles commerciaux et l’innovation vers zéro.

La connectivité et la convergence constituent le vecteur essentiel de la transformation digitale, qui modifie en profondeur la connectivité de porte à porte et bouleverse les modes de transport et les hubs du secteur, notamment les aéroports. Le déploiement des services 5G sans fil accélérera considérablement la vitesse des connexions, avec un temps de latence inférieur à 1 milliseconde, 90 % d’économies d’énergie et une indisponibilité de service imperceptible. De plus, 7 000 milliards de connexions sans fil M2M permettront d’atteindre un niveau de convergence et d’intégration inédit, accélérant la transformation digitale des aéroports.

Les répercussions de la connectivité et de la convergence sont considérables, et impactent des domaines comme l’espace et le cyberespace. Dans le secteur du spatial, d’après les prévisions, 11 600 nouveaux satellites devraient être lancés entre 2018 et 2030. De multiples spatioports seront exploités autour du globe, plusieurs pays européens bénéficiant d’une législation et d’une planification commerciale avancées. D’autre part, les cyber menaces sont de plus en plus organisées et transnationales, émanant de réseaux de cybercriminalité toujours plus sophistiqués. Au total, entre janvier 2017 et mars 2018, les enregistrements contenant des données sensibles ont atteint le chiffre ahurissant de 1 946 181 599. Avec un coût moyen par piratage de données de 3,62 millions de dollars en 2017 et en moyenne 191 jours nécessaires pour détecter le piratage, on comprend aisément que la nouvelle réglementation RGPD soit indispensable pour amener entreprises et opérateurs à prendre au sérieux la cybersécurité et à se prémunir activement contre toute menace.

Cela étant, la connectivité et la convergence ont suscité une explosion des données qui peut aussi être exploitée à des fins de productisation et de monétisation des données. Une série de nouveaux modèles commerciaux apparait, allant du troc à l’analyse de données haut de gamme (anticiper les tendances et faire de la modélisation prédictive), en passant par le courtage et la vente de listes. C’est là une formidable opportunité pour les opérateurs, puisque les avions de prochaine génération produiront des volumes considérables de données à analyser et à exploiter pour améliorer en continu les opérations de vol et la gestion du carburant.

Connectivité et convergence : l’impact de ces tendances sur l’aéronautique et les aéroports

- Optimisation des opérations grâce au big data et à l’analyse

- Développement de systèmes d’exploitation cloud

- Partage des données pour améliorer les performances aéroportuaires

- Développement de l’Internet des objets et sécurisation accrue des données

- Émergence de la blockchain pour la sécurité

- Fluidité des voyages

L’avènement de l’ère cognitive verra le déploiement à grande échelle de l’IA dans le secteur du voyage, y compris dans les aéroports. Les six principales technologies cognitives alimentant la révolution de l’IA seront la vision par ordinateur, le traitement du langage naturel, l’apprentissage automatique, les systèmes fondés sur des règles, l’optimisation et les systèmes de planification avancée. Parmi ces six facteurs majeurs, la vision par ordinateur, le traitement du langage naturel et l’apprentissage automatique sont les plus décisifs, les assistants vocaux intelligents tels Alexa, Cortana, Siri et Google Now ayant vocation à remplacer les claviers dans un futur proche.

Les tendances sociales qui influenceront l’avenir des aéroports s’enracinent dans la démographie mondiale et dans la dynamique des dépenses. Le nombre de voyageurs, en particulier en provenance des pays émergents, devrait nettement augmenter, puisque la progression des dépenses discrétionnaires des classes moyennes favorise la multiplication des déplacements. À l’instar d’Air Asia, de nouvelles compagnies aériennes verront le jour, surtout dans les marchés émergents, pour desservir ce segment de clientèle en augmentation. De nouvelles destinations seront ensuite proposées, ce qui intensifiera le trafic aérien des pays développés vers les pays émergents et améliorera la connectivité aéroportuaire dans des régions comme l’Afrique et l’Asie.

À mesure que la transformation digitale montera en puissance, de nouveaux modèles commerciaux apparaîtront. Dans ces nouveaux modèles, créatifs, la possession des transactions et des interactions comptera plus que celle des actifs. Beaucoup de modèles stimulants et rentables s’appuieront sur des plateformes. Celles-ci, smartphones, kiosques, voitures ou avions, se verront intégrer de nombreux services/applis/produits, mis à la disposition d’une clientèle de plus en plus exigeante.

L’innovation vers zéro, enfin, tient plus d’une grande vision que d’une mégatendance. Il s’agit d’inverser le cours de l’innovation à partir d’un objectif zéro bon pour l’humanité, puis de remonter le long de la chaîne opérationnelle afin de prévoir les mesures indispensables pour atteindre cet objectif. Parmi les initiatives à objectif zéro figurent le programme visant à faire de Copenhague la première ville neutre en carbone d’ici 2025 ou encore l’objectif zéro courriel poursuivi par Atos afin de rationaliser ses communications. Les aéroports et les opérateurs aériens peuvent eux aussi adopter des objectifs zéro pour stimuler l’innovation, et ainsi dynamiser leurs équipes et résoudre des problèmes sociétaux dans l’intérêt des voyageurs.

Pour conclure, citons Howard Stevenson de la Harvard Business School : « La chance, on se la crée. Si vous voulez de grandes entreprises, créez des entreprises qui répondent aux grandes tendances. » Tandis que les pouvoirs publics, les municipalités, les opérateurs et les principaux fournisseurs de services innovent pour co-construire l’aéroport du futur, en s’associant avec des leaders mondiaux d’opinion comme Thales, les aéroports de prochaine génération répondront à ces mégatendances et les intégreront dans l’intérêt des pays, des villes, des sociétés et des voyageurs partout dans le monde.