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L’avionique à l'heure tridimensionnelle

La technologie mise au point par le professeur Tournesol dans Tintin et le Lac aux requins a fait sa route et la fiction est aujourd’hui devenue réalité. Apparue au début du XXIe, elle est désormais largement utilisée dans le milieu industriel. Thales l’utilise régulièrement dans ses procédés de développement. 

 

L'impression 3D est un atout pour plusieurs raisons. La rapidité de fabrication reste le facteur prédominant puisqu'une pièce peut être réalisée en quelques heures seulement. "La production se faisant en interne, les possibilités de création et de redesign restent faciles à maitriser. Par ailleurs cela nous permet de disposer d’objets concrets en soutien à nos présentations clients" souligne Marc Eccher, expert systèmes amont pour les activités avioniques de Thales.

 « Si plusieurs procédés sont utilisés pour la fabrication, « Thales privilégie le plus souvent l'impression à la poudre. Celle-ci présente l’avantage d’être réutilisable réduisant ainsi les coûts et limitant l’impact écologique » poursuit Marc Eccher. De plus cette technique permet aussi de fabriquer des pièces difficiles voire impossibles à obtenir par des moyens de production conventionnels. Ce procédé nécessite ni moules ni outillage, d‘où un temps de développement réduit.

L’impression 3D c’est comme le téléphone portable

 « Avant que le téléphone portable n’existe, tout le monde s’en passait. Il est désormais impensable de vivre sans. Nous vivons le même phénomène aujourd’hui avec notre imprimante 3D », explique de son côté Christophe Coupeaud, responsable du bureau d’études au Haillan. En charge du développement optomécanique des viseurs tête haute, des visualisations tête haute et tête basse ainsi que des tablettes (EFB), celui-ci ne tarit en effet pas d’éloges sur l’impression 3D. « Grâce à cette nouvelle technologie nous réalisons très rapidement des maquettes physiques de produits que nous pouvons ensuite présenter à nos clients et retravailler si besoin. Les risques sont ainsi identifiés très en amont ce qui réduit considérablement le temps de développement et la mise en fabrication ».

Par exemple, il est possible de réaliser en moins de deux semaines un produit qui demandait auparavant trois à quatre mois de réalisation avec des procédés de maquettage traditionnels.

Bien évidemment, ce type d’objets qui participe à la fabrication de démonstrateurs n’a pas vocation à être avionnable. La production industrielle requiert des compétences et des outils industriels adaptés pour répondre aux très fortes exigences de qualité du domaine aéronautique.

Mais pour Christophe Coupeaud, « avec le prototypage rapide, nous sommes engagés dans une vraie révolution industrielle. Jamais nous n’aurions imaginé que cela serait aussi rentable en termes de gains financiers et de temps. Nous utilisons notre imprimante tous les jours et sommes également sollicités par d’autres entités de Thales. »

L'impression 3D est un marché en plein expansion : En 2014 le marché mondial a frôlé les 3 milliards de dollars avec une croissance annuelle de près de 30% poursuit Yannick Cadoret, expert mécanique chez Thales, associé à cette réflexion. Sur ce marché ultra tendance, il est déjà envisagé d'imprimer des bâtiments à échelle réelle, alors qui sait, pourquoi pas un jour un cockpit totalement issu de l'impression 3D ?

Retrouvez en vidéo ce qui se fait déjà sur le site de Thales au Haillan, en région bordelaise