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Protéger l’environnement suppose de disposer de données précises sur l’état et l’évolution des milieux naturels et non naturels. Par leur capacité à fournir régulièrement, et sur de longues durées, des informations fiables et de grande précision, à une échelle globale – y compris dans les régions où il n'y a pas de présence humaine mais où les effets des activités humaines sont mesurables -,  les satellites apportent un complément idéal aux mesures in-situ. Leur contribution est décisive dans la définition et la mise en œuvre de politiques environnementales responsables, au niveau local, national, régional et mondial. 

Faisant équipe avec les gouvernements, les scientifiques et l'industrie pour soutenir des programmes prospectifs sur l'environnement, Thales Alenia Space[1] est, depuis plus de 30 ans, l’un des principaux fournisseurs des satellites européens d’observation de la Terre, du système Meteosat, référence mondiale en termes de veille météorologique géostationnaire, aux altimètres Poseidon qui ont ouvert la voie à l'océanographie opérationnelle.

Permettant, en particulier, de développer des modèles climatiques qui donnent une idée de ce que pourrait être le monde de demain, les satellites sont d'une importance cruciale pour le suivi et la compréhension des questions climatiques. Thales est fier de contribuer au succès de leurs missions.
 

Vue de l’espace

Partenaire de référence des agences mondiales (ESA, Eumetsat, CNES, ASI, NASA, etc.) dans le domaine de l’observation de la Terre, Thales contribue à presque toutes les missions européennes relatives au climat.

Copernicus, le programme européen de surveillance de la Terre 

Thales est très impliqué dans le programme européen Copernicus[2] qui permettra de rassembler l'ensemble des données obtenues à partir de satellites environnementaux et d'instruments de mesure sur site, afin de produire une vue globale et complète de l'état de notre planète.

Pour sa composante spatiale, le programme s’appuie notamment sur une constellation de satellites : Les Sentinels.
 

La mission Sentinel 1 assure une surveillance radar de la planète par tous les types de temps, de jour comme de nuit. Ses tâches consistent notamment à suivre l’évolution de la couche de glace dans l’océan Arctique, surveiller la pollution marine et l’apparition de marées noires, cartographier les mouvements de terrain, améliorer les services de secours aux sinistrés ou bien encore étudier les forêts, l’eau et les sols de la Terre. Le satellite Sentinelle 1A, en orbite polaire, a été lancé en 2014.

Sentinel 3 permettra notamment d’assurer une  surveillance de l’état des océans (courant, vie marine…), des glaces et des zones côtières (pollution, courant…). Ces mesures permettront en outre de mieux surveiller l’impact des changements climatiques (fonte des glaces, montée du niveau de la mer…), d’améliorer la sécurité maritime ainsi que les prévisions météorologiques par une meilleure compréhension du couplage océan/atmosphère.

La mise en commun des données recueillies par Sentinel 3 permettra également une surveillance globale de la végétation afin de définir son état et mieux gérer son développement.

Surveillance des gaz a effet de serre

La surveillance des gaz à effet de serre, en particulier le dioxyde de carbone, est un enjeu essentiel. Ce suivi inclut notamment la localisation des sources anthropiques et l’étude des puits de carbone, ainsi que leur évolution en fonction du changement climatique.

La complémentarité des initiatives d’observation depuis l’espace,  française Microcarb et européenne Carbonsat, permet d’adresser l’ensemble de ces objectifs.

Météorologie

Depuis 30 ans, des millions de personnes suivent chaque jour les bulletins météorologiques élaborés à partir des images de Meteosat, une famille de satellites réalisés par Thales Alenia Space pour le compte de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) et d’Eumetsat[3]. Anticyclones, dépressions atmosphériques et masses nuageuses sont ainsi apparus sur nos écrans de télévision.

Le saviez-vous ?

Chaque jour, les satellites réalisés par Thales Alenia Space permettent de fournir des prévisions météorologiques à plus de la moitié de l’humanité.

 

Au-delà des prévisions quotidiennes, les données fournies par les satellites Meteosat sont essentielles pour anticiper les phénomènes météorologiques violents tels que les ouragans, les tempêtes ou les inondations… et suivre à long terme l’évolution du climat de notre planète.

Meteosat : une grande famille très active
Meteosat-7, le 7ème et dernier satellite Meteosat de 1ère génération, a atteint le 24 janvier 2015 la durée de vie la plus longue jamais observée pour un satellite Eumetsat : 17 ans, 4 mois et 23 jours.
Lancé en septembre 1997, ce satellite, d’une durée de vie contractuelle de 5 ans, est toujours en opération au-dessus de l’océan indien.
Il a servi de transition entre les 6 premiers satellites Meteosat et les 4 suivants de seconde génération, tous réalisés par Thales Alenia Space pour le compte de l’ESA et d’Eumetsat. Le dernier satellite météorologique européen (MSG-3, Meteosat Seconde Génération, 3ème modèle) a été lancé en 2012. Il sera rejoint en 2015 par le 4ème et dernier modèle de Seconde Génération (MSG-4).

 

Le satellite MSG-4 (cf. encadré) est le 10ème satellite météorologique signé Thales Alenia Space mis en orbite depuis la fin des années 70. Il va notamment permettre aux prévisions météorologiques de faire un nouveau saut technologique en améliorant les prévisions à court terme ainsi que leur fiabilité. Ce satellite élargit en outre ses missions grâce à un « passager sondeur », qui permettra une analyse des gaz qui composent l’atmosphère.

Thales Alenia Space est également maître d’œuvre de la 3ème génération de Meteosat (MTG pour ‘’Meteosat de Troisième Génération’’), réalisée en partenariat avec l’industriel allemand OHB.  Outre une amélioration significative de la mission historique d’imagerie, MTG sera l’objet d’une première : développer une mission de sondage depuis l’orbite géostationnaire.

Les données d’imagerie et de sondage de l’atmosphère récupérées fourniront des informations sans précédent sur la vapeur d’eau et les profils de température. L’augmentation du volume de données historiques aidera les climatologues à mieux comprendre l’évolution du climat.

 

Océanographie

Dans la « machine climatique », l'interaction entre les océans, les glaces et l'atmosphère est fondamentale. Aujourd’hui, l’équilibre de ce « trio », qui contrôle le climat de la planète, est affecté par le réchauffement climatique en lien avec l'augmentation des gaz à effet de serre.

Les océans ont longtemps été la partie la moins bien connue de la Terre. On les croyait statiques : les satellites ont démontré le contraire. Seasat, le premier satellite entièrement dédié à l’océan, a été lancé en 1978. L’océanographie spatiale est donc une discipline relativement récente.
Le satellite est le seul moyen permettant d'avoir une connaissance globale des océans. Il fournit de manière très régulière quantité de données comme la hauteur des océans au centimètre près - une précision nécessaire pour accéder à tous les phénomènes océaniques et mesurable grâce au radar installé sur le satellite -, les vents qui les parcourent, les courants et tourbillons, la salinité, etc.

 

La révolution Poseidon

Grâce à ses altimètres radar Poseidon, Thales Alenia Space est leader mondial en océanographie opérationnelle depuis le début des années 90. La technologie Poseidon, développée en partenariat avec le CNES et expérimentée sur le satellite Topex dès 1992, a révolutionné le monde de l’océanographie. La précision des mesures a permis de mettre en évidence la circulation thermohaline[4] des océans du globe, véritable moteur énergétique du climat mondial, ainsi que la montée des eaux résultant du réchauffement climatique. 

Tous les satellites de la mission Jason[5]  qui a succédé au Topex-Poséidon au début des années 2000, sont équipés de l’altimètre Poséidon.

Jason 3 qui sera également lancé en 2015 se focalise sur la mesure de hauteur des océans qui alimente les modèles de suivi et prédiction du changement climatique.

 

Le futur de l’océanographie est déjà en route

Thales Alenia Space s’est vu confier en janvier 2015 la réalisation[6] du nouveau satellite océanographique  SWOT (Surface Water & Ocean Oceanography) pour le compte des agences spatiales française (CNES) et américaine (NASA). 

Prévu au lancement en 2020 pour une mission de démonstration de 3 ans, SWOT aura une double mission d’océanographie et d’hydrologie.

En océanographie, le satellite franco-américain fournira des mesures permettant de restituer la hauteur de la surface des océans et des vagues avec une résolution améliorée par rapport à Jason. Elles permettront d’analyser et de comprendre les effets de la circulation côtière sur la vie marine, les écosystèmes, la qualité de l'eau, les transferts d’énergie. Il en résultera une meilleure modélisation du couplage océan/atmosphère.

La mission d’hydrologie évaluera, quant à elle, les évolutions du stockage d'eau des zones humides, lacs et réservoirs, ainsi que la débitmétrie des fleuves, au niveau des surfaces continentales.

CleanSeaNet

Depuis plus de 10 ans, la société Edisoft (JV de Thales au Portugal) développe et fournit des produits et services pour l'observation de la Terre, avec un zoom particulier sur l'observation des océans.

Edisoft a ainsi été choisie par l'Agence Européenne de Sécurité Maritime pour contribuer au programme CleanSeaNet. Ce programme fournit aux Etats Membres de l'Union Européenne une analyse des images satellites pour la surveillance et la détection de relargages illégaux ou accidentels de carburant, dans les eaux territoriales. Ce service repose sur les données reçues par la station au sol de Santa Maria (Açores) depuis les instruments embarqués sur des satellites comme Envisat, Radarsat- 1 et 2 et Sentinel 1, le premier satellite du système Copernicus.

 

 

Vue du ciel

 

Drones aux aguets

Surveillance des incendies de forêts, mesure de la radioactivité, détection de la pollution marine,… Des missions jusqu’alors effectuées en avion ou en hélicoptère peuvent désormais être remplies par un drone pour un coût bien moindre et avec une plus grande précision.

Créé en 2010 sous l’impulsion du conseil régional d’Aquitaine et de Thales, le cluster Aetos, réseau de compétences de haut niveau pour le développement et l’exploitation civile des drones, regroupe aujourd’hui plus de 80 entreprises et laboratoires de recherche du secteur aéronautique présents dans la région.  Il a déjà donné naissance à d’intéressantes applications telles que la surveillance des forêts, expérimentée par les pompiers landais.

D’autres projets de R&D sont en cours portant notamment sur la reconnaissance très fine du vignoble, de l’état des parcelles à la santé de la vigne, la surveillance aérienne automatique du réseau de pipelines enterrés (gazoducs et oléoducs) ou encore surveillance maritime en zone côtière (détection des traces de pollution, par exemple).

Permettant d’autres angles de vue que depuis un avion ou un hélicoptère, le drone donne l’impression d’être en immersion et fournit ainsi de précieuses informations. Idéal pour la surveillance routinière des sites industriels ou naturels, le drone n’a pas encore révélé tout son potentiel et de nouvelles applications apparaîtront bientôt en fonction des besoins des utilisateurs.

EarthLab, un réseau mondial de centres de surveillance de l’environnement 

Initié en 2013 par Telespazio France[7], le programme EarthLab associe centres de recherches et unités de services opérationnels métiers. Objectif : agir au plus près des besoins locaux.

Une dizaine de centres EarthLab sont prévus à travers le monde. Deux sont déjà opérationnels, en France, à Bordeaux et au Gabon, près de Libreville. Ils assurent la surveillance opérationnelle de l'environnement en s'appuyant en particulier sur les observations spatiales et les drones.

Les données recueillies permettent à EarthLab de concevoir et de mettre en œuvre des solutions à partir de besoins précis, grâce à l’implication directe des utilisateurs (industriels, agriculteurs, compagnies pétrolières, armateurs…) dès les premières phases de définition des fonctionnalités et tout au long de leur exploitation.

L’EarthLab de Bordeaux se concentre dans un premier temps sur la viticulture, la sylviculture et la gestion du littoral avec pour domaines d'expérimentation le vignoble bordelais, la forêt des Landes et la côte basque. Au Gabon, le centre se focalise sur le suivi des forêts, l’affectation des terres, la prévention des pollutions en mer et la surveillance du trafic maritime.

 

EarthLab, 4 grands domaines pour plus de 20 thématiques :
 

Terre

Océan

Sécurité

Climat

Agriculture - Vigne
 Agriculture - Grandes cultures
 Agriculture - Fruitiers
 Forêt
 Littoral
 Occupation des sols

Trafic maritime
 Pêche
 Opérations offshores
 Glaces

Sites industriels
 Risques naturels
 Risques épidémiologiques
 Piratage
 Suivi Évènements sportifs

Gestion de l'eau
 Qualité de l'air 
 Biomasse

 

 


[1] Thales Alenia Space est une joint-venture entre Thales (67%) et l’italien Finmeccanica (33%)

[2] ex Global Monitoring for Environment and Security (GMES), initiative conjointe de l’Union européenne et de l’Agence Spatiale Européenne (ESA)

[3] L’Organisation européenne pour l'exploitation des satellites météorologiques

[4] Circulation permanente à grande échelle de l'eau des océans, engendrée par des écarts de température et de salinité des masses d'eau

[5] La mission Jason est une mission conjointe du CNES et de la NASA

[6] en collaboration avec le JPL (Jet Proplusion Laboratory), 

[7]  Société commune Finmeccanica/Thales