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L’UE sélectionne le consortium Nostradamus et prépare l’Europe au monde quantique

  • Le consortium Nostradamus piloté par Deutsche Telekom, aux côtés de Thales et de l’AIT ((Austrian Institute of Technology) sera chargé de construire l’infrastructure d’essais de communication quantique de l’UE.
  • L’UE entend ainsi renforcer la protection de ses réseaux de communication, de ses centres de données et de son infrastructure critique.
  • La communication quantique formera un pilier essentiel dans l’architecture de sécurisation de l’Europe.
©Deutsche Telekom/ GettyImages/JuSun; Montage: Evelyn Ebert Meneses
©Deutsche Telekom/ GettyImages/JuSun; Montage: Evelyn Ebert Meneses

L’Europe donne son feu vert pour la préparation du prochain saut technologique en matière de sécurité numérique. La Commission européenne a chargé un consortium, « Nostradamus », piloté par Deutsche Telekom, de construire une infrastructure d’essais en matière de distribution de clés quantique (QKD). Celle-ci servira à évaluer les dispositifs de distribution de clés quantique des fabricants européens. Parmi les partenaires du consortium figurent Thales, leader mondial des hautes technologies, l’AIT (Austrian Institute of Technology), spécialisé en cryptographie quantique, ainsi que des experts de l’industrie et du monde académique. Ce contrat ouvre la voie à la mise en œuvre d’EuroQCI – réseau de communication paneuropéen hyper-sécurisé fondé sur la technologie quantique. Les pouvoirs publics et les populations des Etats membres de l’UE bénéficieront ainsi d’une nouvelle infrastructure critique plus sécurisée.

L’objectif à terme est de développer l’infrastructure européenne de communication quantique (EuroQCI). Celle-ci vise à renforcer la sécurité des centres de données, des réseaux de communication et des infrastructures critiques comme les hôpitaux et les centrales électriques – par fibre optique et par satellite. La physique quantique assure une protection accrue contre les menaces qui pèsent aujourd’hui sur les réseaux de communication. Le recours aux technologies quantiques est un pilier essentiel de la stratégie de cybersécurité de l’UE dans les prochaines décennies.

 

Les transmissions par satellite de l’UE vont recourir à la technologie quantique

Le futur réseau de satellites chiffré de l’UE IRIS2 (Infrastructure for Resilience, Interconnectivity and Security by Satellite) s’appuie lui aussi sur l’EuroQCI. Il fournira aux gouvernements des services de communications et une infrastructure réseau critique. IRIS2 assurera aussi aux entreprises et aux organisations un accès rapide à l’Internet par satellite. Après Galileo pour la navigation et Copernicus pour l’observation de la Terre, IRIS2 constitue le troisième pilier de l’infrastructure spatiale de l’UEqui a donné son feu vert pour son déploiement ​ l’année dernière. Les premiers services devraient être lancés en 2024. La pleine exploitation est prévue pour 2027.

 

Daniela Theisinger, Managing Director chez Deutsche Telekom Global Business Solutions Belgique, déclare : « Nostradamus illustre la détermination de Deutsche Telekom à repousser les limites de la sécurité numérique. Cet effort collaboratif non seulement renforce la cybersécurité européenne, mais souligne aussi l’importance des partenariats stratégiques pour faire progresser la résilience technologique. »

 

Joan Mazenc, Directeur du CESTI (Centre d’évaluation des systèmes et techniques de l’information) de Thales, indique : « Chez Thales nous sommes très fiers de contribuer à protéger les réseaux de communication et les infrastructures de l’UE. Leader des hautes technologies, le Groupe s’engage à mettre en place un laboratoire d’attaques destiné à répondre aux menaces quantiques. Ce laboratoire définira des méthodes d’évaluation des dispositifs de clés quantique au sol, fondés sur une technologie de fibres optiques. »

 

Helmut Leopold, Directeur du Centre pour la sûreté et la sécurité numériques à l’AIT, ajoute : « Outre le savoir-faire de l’AIT en technologie quantique, tester et vérifier des produits, procédés et outils nouveaux et innovants nécessite un haut niveau d’expertise. Cela exige une collaboration étroite entre la recherche et l’industrie et une compréhension solide du chiffrement quantique et de la sécurité informatique. Nous sommes fiers de réunir une expertise de premier plan pour préparer la mise sur le marché de produits de sécurité avancés, à l’appui de la souveraineté numérique de l’Europe. »

 

À propos de la distribution de clés quantique

La distribution de clés quantique utilise les principes de la mécanique quantique pour sécuriser les communications. Les clés de déchiffrement des informations sont envoyées à l’aide de photons uniques (particules de lumière quantiques). Toute tentative d’interception de ces photons laisse des traces dans leur état physique et indique que la transmission est peut-être sous écoute. Cette technologie garantit des échanges de données extrêmement sécurisés. La QKD représente le nec plus ultra de la cybersécurité.

 

A propos de Deutsche Telekom

Deutsche Telekom est partenaire de la numérisation de l’UE. L’entreprise a assuré le fonctionnement, dans toute l’UE, des applications dédiées à la gestion du Covid durant la pandémie. Elle était aussi chargée du partage des certificats de vaccination entre les États membres. Deutsche Telekom fournit également des réseaux ultra-sécurisés aux institutions de l’UE.

 

À propos de Thales

Thales (Euronext Paris: HO) est un leader mondial des hautes technologies dans trois domaines : Défense & Sécurité, Aéronautique & Espace, Identité numérique & Sécurité. Ses équipes mettent au point des produits et des solutions qui contribuent à un monde plus sûr, plus écologique et plus inclusif.

Chaque année, Thales investit près de 4 milliards d’euros dans la recherche-développement, notamment dans les secteurs clés des technologies quantiques, de l’informatique de pointe, de la 6G et de la cybersécurité.

Thales compte 77 000 collaborateurs dans 68 pays (hors activité Transport, en cours de cession). En 2022, le Groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 17,6 milliards d’euros.

 

À propos de l’AIT (Austrian Institute of Technology)

Au cours des dix dernières années, l’AIT s’est forgé une excellente réputation sur la scène internationale comme spécialiste de cryptographie quantique tant terrestre que satellitaire, coordinateur de grands projets européens tels que le projet « OpenQKD », et partenaire de plusieurs projets européens « phares des technologies quantiques » très concurrentiels. Actuellement, les travaux des chercheurs portent en particulier sur la miniaturisation des dispositifs nécessaires à la communication quantique, dans le but de développer des technologies quantiques pour le marché de masse. Avec d’autres partenaires européens, l’AIT coordonne le projet QCI-CAT, déclinaison d’EuroQCI en Autriche, financé par l’UE, qui vise à établir un réseau de communication quantique dans le pays.

Plus d’informations : https://qci-cat.at/ et https://www.ait.ac.at/en/dss.