Aller au contenu principal

Ordinateur quantique : Thales mise sur la recherche pour prévenir la « Crypto-Apocalypse »

Nous sommes en 2035 et de très nombreux pays subissent des attaques informatiques d’une ampleur inégalée. Des millions de données sensibles ont fuité. Certaines peuvent remettre en cause les armées et les Etats les plus puissants au monde. 

Les systèmes de cryptographie en place qui permettent la sécurité des données semblent totalement inefficaces. Déjà des secteurs stratégiques - centrales nucléaires, transport, forces de sécurité et de défense, grandes ou petites entreprises - sont paralysés… Progressivement le pays s’arrête et le chaos s’empare de la société toute entière. 

L’attaque déferle comme une vague sur le monde. Et pour beaucoup d’experts, la cause du désastre ne fait aucun doute : une puissance étrangère a mis au point le premier ordinateur quantique à grande échelle capable de casser des algorithmes cryptographiques en quelques secondes.

Avec cette machine, la puissance de calcul des ordinateurs vient de faire un énorme bond. Beaucoup pensaient qu’une telle technologie ne verrait jamais le jour. On sait maintenant qu’ils avaient tort. 

Ceux qui détiennent cette technologie disposent face aux autres puissances d’un avantage stratégique. C’est le début d’une nouvelle ère, celle de la « Crypto-Apocalypse ».
 

Science-fiction ? On peut l’espérer. Nous sommes en 2021 et la recherche en cryptographie post-quantique - qui doit permettre à un ordinateur classique de résister à l’attaques d’un ordinateur quantique à grande échelle - prend de l’ampleur.

L’engagement précoce de Thales

Thales s’est lancé très tôt dans l’aventure : « On a commencé à travailler sur la cryptographie post-quantique dès 2013. À l’époque, on commençait à peine à en parler », se souvient Thomas Ricosset, expert en cryptologie chez Thales. Un positionnement lié à l’ADN du Groupe, leader dans le domaine de la cybersécurité et où l’on préfère anticiper les problèmes

Aujourd’hui, les cryptologues de Thales réalisent des études sur la cryptographie post-quantique permettant de commercialiser des produits de sécurité à la pointe de la technologie. Ils participent aussi à des projets en France et en Europe et financent de nombreuses thèses.

« On a développé une expertise qui nous permet d’accompagner efficacement nos clients dans cette transition mais aussi de faire de la recherche et de proposer des solutions sûres et innovantes », ajoute Thomas Ricosset.

Falcon, l’algorithme de signature post-quantique

En 2017, le National Institute of Standards and Technology (NIST) américain lance une compétition. Il s’agit d’établir les futurs standards des algorithmes utilisés en cryptographie post-quantique. Ils feront référence à terme pour tous les environnements intégrant de la cryptologie : systèmes d’information vitaux, e-commerce, cartes bancaires, crypto-monnaies, vote et signature électronique…

Un défi sur-mesure pour les cryptologues de Thales, co-inventeurs de la solution Falcon.

Face aux 18 concurrents en lice au départ, Falcon est aujourd’hui en finale. Le vainqueur sera désigné en 2022.

Pour beaucoup de spécialistes, les premiers ordinateurs quantiques à grande échelle pourraient apparaître dans quelques années.

D’ici là, les éditeurs et constructeurs doivent s’engager dans une course contre la montre pour mettre à niveau leurs solutions. 

Mais le monde semble décidé à faire en sorte que la fameuse « crypto-Apocalypse » ne reste jamais qu’un scénario de science-fiction.

Quels algorithmes cryptologiques sont vulnérables aux ordinateurs quantiques ?

Tous les algorithmes asymétriques utilisés à l’heure actuelle sont vulnérables car basés sur des problèmes mathématiques de factorisation ou de calcul d’un logarithme discret.

Si ces problèmes sont difficiles pour un ordinateur classique, l’algorithme quantique de Shor permet de les résoudre très facilement.

En utilisant un ordinateur quantique, un hacker peut donc consulter des informations confidentielles mais aussi usurper l’identité d’autres personnes ou falsifier des transactions ou des contrats.

Les nouveaux algorithmes seront plus résistants car ils seront fondés sur des problèmes mathématiques parmi les plus difficiles à résoudre, même pour un ordinateur quantique.

L’algorithme Falcon permet aux infrastructures informatiques actuelles de résister aux attaques des ordinateurs quantiques sans dégradation de leurs performances.