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L’inclusion numérique. L’identité, un droit humain fondamental

L’identité et l’identité numérique qui en découle sont essentielles à l’inclusion sociale et à l’inclusion numérique.

La mauvaise nouvelle ? Il n’existe aucune solution unique.

La bonne nouvelle ? Les pays peuvent bénéficier de l’expertise très précieuse d’organisations spécialisées et des meilleures pratiques recueillies auprès de projets innovants dans le monde entier.

Voyons maintenant le véritable sens du défi qui nous attend et comment l’aborder.

Pour plus d’informations sur nos solutions d'enregistrement des citoyens et des électeurs, lisez notre dossier web.

Notre engagement en faveur de l’inclusion : une identité juridique pour tous

La déclaration universelle des droits de l’homme énonce tous les droits fondamentaux auxquels a droit chaque être humain.

Il s’agit d’une liste exhaustive dressée par des personnes de différents horizons et niveaux d’expertise, mais elle tient pour acquis une réalité que beaucoup n’ont pas : l’identité légale.

De nombreux droits sont accordés à un individu du fait de sa naissance, mais d’autres sont difficiles à obtenir sans aucune forme d’identification.

En Afrique sub-saharienne et en Asie du Sud, il existe des millions de personnes sans aucune forme d’identité officielle, qui ne peuvent pas prouver qui elles sont.

Conséquence ?

Elles ne peuvent pas accéder à des services essentiels – en particulier aux produits et services financiers, à l’éducation, voire à un téléphone portable parce qu’elles n’ont aucune forme d’identité juridique.

Cela a conduit à un changement global des approches fondées sur l’identité inclusive comme facteur de progrès pour l’humanité et la société. 

 D’après la série de données communiquées par l’initiative Identité pour le développement (ID4D) de la Banque mondiale, un milliard d’individus dans le monde ne peuvent pas justifier de leur identité. Cela a des conséquences pour ces individus, la société et les pays.

  • L’absence d’identité limite l’accès aux services essentiels et réduit leur capacité à construire un avenir financièrement et socialement réussi pour l’individu.
     
  • Pour les pays, cela signifie que ces personnes ne peuvent pas apporter leur contribution à la société, et qu’ils perdront des revenus et de la croissance. 
Les conséquences de « fournir une identité juridique à tous les citoyens, notemment en enregistrant toutes les naissances » vont au-delà des droits et des opportunités individuels : il est essentiel pour les pays de pouvoir vérifier de manière fiable l’identité de leur population afin de fournir des services efficaces, de renforcer leur capacité à percevoir des revenus et de favoriser la croissance du secteur privé. 

Banque mondiale, The global identification challenge: Who are the 1 billion people without proof of identity? (Le défi mondial de l’identification : qui sont les 1 milliard de personnes sans titre d’identité ?

Pourquoi l’identité est-elle si importante pour la société ?

Comme l’explique Sébastien Eid, Thales Business Owner, Civil Identification Solutions 
 : « Dans certains pays, principalement en Afrique et en Asie, moins de la moitié de la population a été enregistrée sous une identité légale.

Ces individus, équivalents à 1 milliard de la population mondiale, sont effectivement invisibles. Ils ne sont pas visibles pour la société ou le système, ils sont ainsi plus vulnérables. Souvent, ces personnes sont celles qui ont le plus besoin d’aide, mais parce qu’elles n’ont pas d’identité légale, elles ne peuvent pas être prises en charge efficacement par les programmes sociaux. »

L’absence d’identité officielle est donc un problème préoccupant.

Les personnes concernées - privées d’identité légale, ignorées par le système, par les entreprises et la société - peuvent facilement disparaître dans les failles où l’esclavage et les abus continuent de prospérer.

Si ces personnes n’ont pas d’identité juridique, elles n’existent pas : elles n’ont pas de nationalité, l’État ne les protège pas et elles n’ont pas accès aux services essentiels. Les femmes et les enfants sont les plus exposés car ils rencontrent le plus d’obstacles juridiques pour obtenir des papiers d’identité. 

Dans les pays à faible revenu, près d’une femme sur deux ne possède pas de titre d’identité. Elles sont effectivement « invisibles » pour les fournisseurs de services et sont confrontées à un obstacle fondamental pour participer de façon significative à leur société et à leur économie. 

ID4D, Rapport annuel 2019

L’absence d’identité n’est pas seulement une perte en termes de perception par le système et la société. Il s’agit d’une exclusion qui empêche les citoyens de réaliser pleinement leur potentiel.

Ils ne peuvent pas bénéficier d’une éducation, ils ne peuvent pas accéder aux services de santé, et leurs enfants héritent de leur condition car ils sont nés en dehors du système. 
« L’exclusion ne se limite pas à l’accès aux services publics et aux droits juridiques », précise Eid.

« Les individus sont privés de tout développement personnel. Ils ne peuvent pas créer une entreprise ni avoir accès aux services bancaires. Ils ne peuvent pas obtenir de crédit, ils n’ont pas accès à l’envoi ou au dépôt d’argent,  ou même à un forfait mobile. Ces familles sont maintenues dans le cycle de la pauvreté, et leurs enfants n’ont pas la possibilité de changer leur destin.

Par exemple, beaucoup d’enfants au Sénégal et au Burkina Faso ne peuvent poursuivre leurs études au-delà de l’école primaire. »

Comment mettre en place l’inclusion numérique ?

Relever les défis auxquels sont confrontés les pays et les personnes sans accès à une identité n’est pas un processus linéaire.

Cela nécessite des démarches et des investissements multiples qui transforment l’identité d’une entité cachée ou inconnue en une partie attendue de la réalité quotidienne.

Des organisations comme  Rays of Hope en Afrique du Sud opèrent dans des régions où l’absence d’identité constitue un vrai problème. Ils intègrent les enfants dans le système, un document d’identité à la fois.

L’enregistrement d’une population n’est pas une tâche facile, et les progrès et la pénétration sont confrontés à de multiples obstacles. 

“Les pays en développement ont des difficultés à fournir des titres d’identité à l’ensemble de leur population », poursuit Eid. « Ils se battent également pour maintenir l’administration"

Mais à mesure que les identités juridiques évoluent vers le numérique, des économies d’échelle sont réalisés, ouvrant la voie à une administration numérique plus efficace et moins coûteuse.

C’est, par exemple, le but du programme de transformation PRODIGY à Madagascar. »
D’autres organisations font beaucoup pour aider à mettre en œuvre des programmes d’identification numérique partout dans le monde.

La Banque mondiale soutient plus de 40 pays dans la conception et le développement de programmes d’identité numérique fiables et sûrs, et les résultats ne se font pas attendre.
La Jamaïque, le Nigeria, les Philippines et le Maroc mettent en place des systèmes d’identité et des services essentiels pour permettre à leurs citoyens de mieux contrôler leur identité et leurs données.

Ce travail est soutenu par les dix Principes de l’Objectif de développement durable, une initiative mise en place par 25 organisations dans de multiples secteurs et pays. 

« Le rôle du secteur privé peut être essentiel pour soutenir cet investissement, notamment pour construire les infrastructures mais aussi pour participer à l’investissement dans les systèmes d’identité numérique », poursuit Eid.

« Le changement a commencé il y a une dizaine d’années avec le passage de l’Inde à l’identité numérique, avec le programme AADHAAR, et depuis lors les programmes de développement, notamment ceux de la Banque mondiale, ont commencé à soutenir la transformation numérique de l’identité dans plusieurs pays. »
 

Quel est le chemin à suivre ?

S’il n’existe pas de solution rapide et efficace pour un pays donné lorsqu’il s’agit de lutter contre les complexités de l’identité et de l’inclusion, il existe des bonnes pratiques et des investissements cohérents.

La pandémie de Covid-19 a mis en évidence les avantages des interactions numériques avec les populations.

Et ce n’est pas tout.

Elle a fait une priorité du développement d’infrastructures adéquates pour soutenir les identités numériques. 

“Cette mise en place des infrastructures prendra des années, et pour l’instant, il faut en parallèle accélérer l’enregistrement des identités », conclut Eid.

« Pour que cela soit efficace et agile, il n’existe par de « solution unique », mais il faut adapter la mise en œuvre au contexte et aux capacités des différents groupes de la population. Il est essentiel de procéder à un enregistrement proactif, sans attendre que les individus le fassent eux-mêmes, et de travailler avec des partenaires de confiance pour développer des identités numériques qui ne laissent personne de côté. »


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Un identité numérique de confiance pour tous