Camille technicienne de réparation chez Thales : « La solidarité entre collègues est incroyable et il y a une forte culture du partage des connaissances »

Camille, parlez-nous de votre parcours professionnel.

Mon parcours professionnel atypique. J'ai d'abord travaillé dans la mode de luxe, mais attiré par l'artisanat traditionnel, j'ai décidé de me spécialiser dans l'horlogerie.

J'ai obtenu un Certificat de Qualification Professionnelle en Haute Horlogerie, spécialisé dans la réparation mécanique complexe. Cela exigeait précision, patience et expertise technique, notamment pour travailler sur des chronomètres à système automatique.

Cependant, avec le ralentissement de l'industrie horlogère suisse, les opportunités d'emploi se sont raréfiées. C'est alors que j'ai reçu un appel d'une agence d'intérim pour un poste chez Thales, dans la réparation d'équipements avioniques. C'était un changement inattendu, mais qui correspondait parfaitement à mes compétences techniques et à mon souci du détail.

En quoi consiste votre rôle chez Thales ?

Au Centre de Support Client (CSC) de Thales, je répare les équipements avioniques d'urgence. Mon travail consiste à :

• Diagnostiquer les pannes et définir les réparations nécessaires
• Réaliser les réparations et les tests pour garantir la conformité aux réglementations de qualité et de sécurité
• Collaborer avec mes collègues pour maintenir un haut niveau d'excellence technique

Au-delà de mes tâches principales, je collabore également avec les équipes de l'assurance qualité, de la chaîne d'approvisionnement, du Lean Management et du service client afin de garantir le bon fonctionnement des opérations.

Comment décririez-vous l’environnement de travail au CSC?

La solidarité entre collègues est incroyable. Il existe une forte culture du partage des connaissances, où les nouveaux arrivants bénéficient d'un accompagnement et d'une formation pratique pour devenir pleinement autonomes dans la détection, l'analyse et la réparation des pannes.

Dès mon premier jour, un expert expérimenté m'a encadré, m'aidant à perfectionner mes techniques et mes compétences en dépannage.

Existe-t-il des similitudes entre l’horlogerie de luxe et la réparation avionique ?

Absolument ! En horlogerie, je travaillais sur des mécanismes minuscules et complexes dont le moindre grain de poussière pouvait altérer les performances. Cette même précision et ce souci du détail s'appliquent aux équipements avioniques.

Bien que l'échelle soit différente, les deux domaines exigent :

• Une précision méticuleuse dans l'assemblage et le réglage
• Une connaissance approfondie des systèmes mécaniques et électroniques
• Rapidité, précision et propreté

La plus grande différence ? En horlogerie, je réparais des montres pour des particuliers. Chez Thales, je travaille sur des systèmes avioniques critiques qui assurent la sécurité de centaines de passagers à chaque vol.

Que faisiez-vous sur la photo ci-dessus ?

J'effectuais des tests fonctionnels sur un système avionique appelé Horizon. Ce système fournit aux pilotes la position de l'avion par rapport à la gravité terrestre.

Pendant les tests, j'ai :

• Simulé différents angles de vol pour mesurer la dérive du système ;
• Vérifié l'alignement et l'étalonnage pour garantir l'exactitude des données ;
• Ajusté le système jusqu'à ce que les résultats soient dans des limites de tolérance acceptables.

Par exemple, si un avion est cabré à 50 degrés, mon équipement doit transmettre cette information avec précision au pilote. Tout écart pourrait compromettre la sécurité du vol.

Des montres de luxe à l'avionique, l'expertise de Camille en mécanique de précision garantit la sécurité et la fiabilité des systèmes de vol critiques de Thales. Son parcours met en lumière la transférabilité des compétences entre les industries et l'importance d'un savoir-faire méticuleux dans l'aéronautique.