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Un concours Thales pour rendre la technologie plus sobre

À partir de 2023, l’objectif de Thales est d'appliquer les principes d'éco-conception à 100 % de ses nouveaux produits. Mais cette ambition ne s’arrête pas là. Le concours interne "Frugal by Design" a récemment mis au défi les équipes techniques et d’ingénierie de proposer de nouvelles solutions pour aller encore plus loin dans la réduction de l’impact environnemental des produits Thales. Découvrez les projets des deux équipes gagnantes du concours.

Lancé par Bernhard Quendt, Directeur Technique de Thales, et Olivier Flous, VP Ingénierie et Transformation Digitale, le concours « Frugal by Design » (« la sobriété par la conception ») a demandé aux ingénieurs et aux équipes techniques de proposer de nouvelles solutions innovantes visant à réduire l’empreinte environnementale des produits de Thales en les rendant plus « sobres ».

Les participants ont déposé plus de 60 candidatures couvrant le matériel, les logiciels et les outils nécessaires pour soutenir le développement de produits plus frugaux. Ces propositions étaient évaluées en fonction de critères tels que l'impact environnemental, la faisabilité technique et la manière dont elles pourraient inspirer et motiver la communauté technique de Thales à travers le monde. 

Après une présélection et une présentation finale devant un jury, deux lauréats ont été choisis pour recevoir un soutien en terme de financement et de lancement de projet.

Les projets gagnants

Récupération, recyclage et purification de l’Iodure de Cesium (CsI) : sur la voie de l’industrie circulaire

Une équipe chez Trixell, une joint-venture contrôlée majoritairement par Thales (aux côtés de Philips Healthcare et Siemens Healthineers) basée à Moirans, a proposé une solution à un défi environnemental et d'approvisionnement important. 

Trixell (France) conçoit et produit des détecteurs de rayons X à écrans plats pour la radiologie médicale, qui fonctionnent grâce à un écran contenant de l’Iodure de Césium (CsI).

Un projet long-terme fondé sur l’innovation et l’excellence technologique pour répondre aux exigences environnementales. Un premier pas pour des écrans scintillateurs en économie circulaire.

L’augmentation de la production de ces détecteurs nécessite donc en parallèle une augmentation de l’utilisation de l’Iodure de Césium. Hors, le Césium étant aujourd’hui une ressource minière sous forte contrainte, il est important d’en limiter la consommation et de réduire les pertes, dans le cadre d’une politique environnementale responsable. Fort de ce constat, Trixell porte une attention particulière à l’utilisation optimale de cette matière première.

Ainsi, l’équipe, composée de Marc Dorel, Bruno Commere, Laurent Chevallier et Murielle Beranger, a lancé un projet de purificateur d’Iodure de Césium pour recycler le CsI provenant de ses déchets, afin de le réintroduire dans le processus de fabrication. Grâce à cette solution, la quasi-totalité du CsI sera alors utilisée, et la quantité de rejets sera réduite de manière drastique.

“C'est un exemple d'approche, de modèle et de changement de culture transposable à d'autres activités internes et externes à Thales, permettant d'assurer la pérennité d'une activité médicale importante tout en réduisant son impact environnemental.”
Bernhard Quendt

REEF : Des fonctions de traitement de données plus sobres dans l’utilisation de ressources

Les applications de traitement de données distribuées sont souvent composées d'une ou plusieurs plateformes centrales qui agrègent les données de systèmes et d'appareils périphériques, ce qui consomme une quantité très importante d'énergie. Comment réduire cette consommation d'énergie sans compromettre leur efficacité et sécurité ? C'est la question à laquelle une équipe de Thales souhaite répondre avec une nouvelle solution innovante.

L’équipe, composée de Dimitri Tombroff et Reyyan Tekin, propose un système de « Function as a Service (FaaS) » (fonction en tant que service) qui réduit considérablement les ressources CPU et RAM des pipelines de traitement de données. Nommée Reef, cette plateforme sans serveur tire parti des performances et de l'efficacité opérationnelle du langage de programmation en plein essor « Rust », ainsi que du « WebAssembly », pour réduire considérablement l’empreinte matérielle et énergétique requise tout en facilitant le déploiement de fonctions de données intelligentes plus près de la source de données.

En plus de déployer des fonctions légères de traitement de données et des modèles d'apprentissage automatiques sur des appareils périphériques de manière simple, rapide et sécurisée, la solution permet également la mise à jour d’appareils à distance avec de nouvelles fonctions sans nécessiter de phase de validation lourde ou de mise à jour du micrologiciel.

“Reef représente un système de fonction de traitement de données à faible empreinte et haute performance pour des applications modernes d’analyse de données distribuées, avec des exigences strictes en matière de sûreté et de sécurité.”
Olivier Flous

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« Nous savons qu’il reste encore un long chemin à parcourir »

Plus de 80 % de l'empreinte carbone totale du Groupe provient des émissions de ses produits et services lors de leur utilisation. Leur conception est donc un vecteur essentiel de réduction des émissions de CO₂ de Thales et de celles de ses clients. « C'est pourquoi il est si important que tous nos produits adoptent désormais une démarche d’éco-conception », précise Olivier Flous

Introduire une plus grande sobriété dans les produits du Groupe n’est pas perçu comme une contrainte, mais plutôt comme un moyen de produire de meilleures solutions qui sont plus compétitives. « Cela encourage les concepteurs à sortir de leur zone de confort. Le produit devient plus léger et plus économique car ils se concentrent uniquement sur les caractéristiques à valeur ajoutée », ajoute-t-il.

Les contraintes des systèmes intégrés ont poussé le Groupe depuis des années à travailler sur la sobriété énergétique de ses produits, et sur le « SWaP » (Size, Weight and Power). La recherche sur l’Intelligence Artificielle (IA) plus sobre en données et en énergie, les nanotechnologies et les technologies quantiques sont porteuses de ruptures dans ce domaine. Par ailleurs, la montée en puissance de l’IA de confiance dans les systèmes intégrés va permettre de nombreux types d’optimisation. 

Olivier Flous et Bernhard Quendt

« Cependant, la technologie à elle seule ne pourra pas tout résoudre, » explique Bernhard Quendt. « Il va falloir aller au-delà du « business as usual », au-delà des exigences opérationnelles propres aux systèmes intégrés, et au-delà de ce que l’on pensait être techniquement possible. »

« Sobriété et innovation devront être combinées, » ajoute Olivier Flous. « La charte éthique du numérique de Thales s’inscrit clairement dans cet esprit ».

La sobriété concerne la préservation des ressources naturelles afin de limiter l'épuisement des matières premières et les conséquences de la consommation d'énergie sur le changement climatique et les écosystèmes. Elle remet en question la tendance culturelle consistant à ajouter plutôt qu'à supprimer, promouvant à la place une philosophie du « moins c’est mieux ».

« Nous nous engageons dans cette transformation ambitieuse avec une grande confiance en nos atouts, et en nos équipes, » conclut Bernhard Quendt. « Nous avons –– avec nos clients -  la capacité de nous dépasser pour aller continuellement vers une sobriété matérielle et énergétique. Nous sommes néanmoins conscients du long chemin qu’il nous reste à parcourir ensemble. »