Critique & vital by design : assurer le succès de la mission et protéger des vies humaines
© Thales
La Combat Digital Platform ou encore SICS (Système d’information du combat scorpion) est une suite de logiciels pour le modern combat qui transmet des informations dans des véhicules militaires. Essentiel au déploiement des fantassins sur le terrain, pour accomplir la mission et minimiser les pertes humaines.
Le design de ce produit est un challenge humain dans sa forme la plus exigeante.
Rien n’a été laissé au hasard. C’est un effort de co-conception qui prend de nombreuses années — précision, minutie, travail intentionnel, optimisé pour le terrain, les missions et la performance de l’unité.
Toujours avec le même objectif : livrer une solution dédié au succès de la mission et à minimiser les pertes humaines.
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Un design qui incarne Thales tout en étant adapté aux standards
La signature Thales a été adaptée pour être entièrement compatible avec les directives de l’OTAN : une rationalisation de la colorimétrie, de l’iconographie et de la symbologie était nécessaire afin d’assurer une interopérabilité sans faille.
La “Touch” Thales a été délibérément définie pour ne jamais entrer en concurrence avec les exigences fonctionnelles, mais au contraire pour avoir plus de cohérence et intégrer la marque avec subtilité et retenue.
Les choix de design ont été pensés pour « discrètement suggérer » — et non « proclamer » — les valeurs de fiabilité, d’efficacité et de confiance, tout en restant pleinement conformes aux standards opérationnels reconnus.
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Porter la vision tactique grâce au design
La plateforme devait s’adapter sans rupture aux différents types et tailles de véhicules cibles, ainsi qu’aux rôles des opérateurs : tireur, conducteur et commandant.
Les trois interfaces ont été conçues avec un ADN commun, mais chacune a été ajustée à son rôle spécifique — de sorte que la formation reste intuitive et que le passage d’un poste à l’autre soit naturel.
Au cœur du défi se trouvait la gestion et la hiérarchisation d’un volume considérable de données en temps réel : multiples flux vidéo (viseurs binoculaires, caméras embarquées, images drones), couches de navigation, incrustations de visée et large éventail de fonctions de contrôle. Les interfaces devaient également s’adapter avec fluidité aux contextes de mission — du mode par défaut au mode combat, voire en mode dégradé.
La hiérarchie de l’information — et le langage visuel qui la soutient — étaient primordiales. Les écrans ont été conçus pour être épurés, lisibles instantanément et alignés avec les modèles mentaux des utilisateurs ainsi qu’avec les standards reconnus. Les règles d’interaction étaient délibérement strictes : un seul widget visible à la fois ; des comportements de fermeture inspirés du mobile (aucun clic superflu pour quitter) ; et jamais plus de deux niveaux de navigation, afin que les opérateurs puissent entrer ou sortir d’une fonction instantanément.
L’objectif était unique : réduire la charge cognitive, maintenir les opérateurs concentrés sur la situation en quasi temps réel, et faire émerger le bon flux et le bon contrôle exactement au moment où ils étaient nécessaires. Car en situation critique, chaque seconde compte.
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Ergonomie, accessibilité et gestuelle
À l’intérieur du véhicule, les écrans ont été empilés verticalement afin que les opérateurs puissent les balayer naturellement du regard, sans mouvements inutiles de la tête ou du buste. Réduire les contraintes musculosquelettiques et la fatigue visuelle était tout aussi crucial que de permettre une interaction rapide. Pour minimiser les gestes répétitifs, les interactions principales ont été placées dans la partie basse de l’écran — là où les mains se reposent naturellement — permettant des gestes rapides et confortables : « l’action au bout des doigts, la stabilisation avec l’autre main ».
Pour définir la bonne taille et le bon comportement des zones d’interaction, des tests approfondis en situation ont été menés — y compris en mouvement et en conditions de turbulence — validant le confort gestuel lorsque la plateforme était en déplacement ou en action.
L’ergonomie et l’accessibilité ont guidé chaque décision : espacement, iconographie, langage visuel. Les zones d’interaction sont généreuses, clairement séparées et renforcées par une iconographie explicite, afin que les opérateurs puissent agir sans hésitation. Même au niveau de la plateforme elle-mêm, les applications se comportent comme des outils transportables : conçues pour être emportées, branchées dans le véhicule et adaptées à différents contextes. L’accessibilité a été anticipée dès le départ, avec la prise en charge de la main gauche et une réversibilité complète — tireurs droitiers en configuration par défaut, mais l’inversion pouvant être activée instantanément si nécessaire.
Les choix matériels ont privilégié la robustesse : ordinateurs portables et écrans renforcés, capables de résister à des conditions extrêmes, avec une sensibilité tactile fiable même avec des gants.
Concevoir pour des contextes à forts enjeux est une responsabilité. Cela signifie prendre des décisions vitales, souvent invisibles : flux de purge sécurisée des données en cas de compromission ; indicateurs clairs et accessibles lorsqu’un véhicule est endommagé ; logs et vues de statut pour un triage rapide. Dans sa forme la plus pure, il s’agit de transformer une complexité extrême en clarté, protégeant à la fois la mission et les vies.
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