Partager le ciel

Une nouvelle ère de gestion de l'espace aérien

Nous sommes à l'aube du plus grand changement jamais vu dans la façon dont l'humanité utilise le ciel. Aussi important peut-être que la naissance du vol humain lui-même. L'ère du drone approche. Les opportunités sont immenses. Qu'il s'agisse de livrer un organe pour une transplantation, de protéger des infrastructures critiques ou d'enflammer les foules lors du Drone Prix, nous commençons tout juste à comprendre ce que les drones peuvent nous apporter.

Mais ces opportunités s'accompagnent de défis de taille, notamment pour ceux qui gèrent nos espaces aériens et les opérateurs qui, jusqu'à présent, avaient le ciel pour eux seuls.

Un nouveau monde prend son envol

Nous passons d'un monde où des milliers d'appareils sillonnent le ciel, presque tous guidés par des opérateurs humains, à un monde où des millions d'appareils voleront ensemble chaque jour. D'un monde où l'aviation commerciale était l'apanage de l'industrie aéronautique, à un monde où le ciel sera partagé par un nombre croissant d'utilisateurs, qui voudront tous gérer, surveiller et programmer leurs vols.

Et d'un monde où les trajectoires de vol sont définies entre des destinations fixes, à un monde où les vols pourront avoir lieu presque partout, à tout moment, au cœur de nos villes, de nos rues et de nos communautés.

Gérer le ciel est devenu un combat

Ce changement est déjà en cours. Ces dernières années, les autorités du monde entier ont réagi avec empressement à l'utilisation accrue des drones en adoptant de nouvelles législations et procédures d'autorisation.

Mais cela engendre souvent autant de problèmes qu'il n'en résout. Dans les zones à forte densité de trafic, une autorisation écrite est souvent requise. Les autorités sont donc submergées de paperasse. C'est un véritable casse-tête pour elles, et dans certaines zones, les opérateurs de drones doivent attendre des mois avant d'obtenir une réponse. Et nous avons tous entrevu le chaos qui pourrait s'ensuivre si nous ne maîtrisons pas les drones non autorisés.

Fin 2018, les aéroports d'Heathrow et de Gatwick au Royaume-Uni ont fermé leurs portes suite à des incidents distincts impliquant des « drones non autorisés ». Et en février 2019, l'aéroport de Dubaï (DXB), l'un des aéroports les plus fréquentés au monde, a dû immobiliser des centaines de vols suite à un autre incident impliquant des drones. Le coût estimé de telles fermetures est d’environ 1 million de dollars par heure – même sans prendre en compte les milliers de personnes retardées et les répercussions sur le réseau mondial de transport.

Gérer le ciel peut être un jeu d'enfant

Cette situation est clairement intenable. Il est urgent de mettre en place les systèmes nécessaires pour que chacun puisse partager le ciel simplement, rapidement et en toute sécurité, et que le public puisse faire confiance à ses gouvernements et autorités quant à l'introduction responsable des drones. Chez Thales, c'est notre priorité depuis longtemps : répondre dès aujourd'hui aux besoins de nos clients du secteur de l'aviation et des drones, tout en veillant à ce que chacune de nos actions pose les bases d'une gestion du ciel du futur standardisée, intégrée et transparente. C'est ce que nous appelons la « numérisation du ciel ». Pour y parvenir, nous privilégions trois axes clés.

Thales : numériser le ciel pour le partager avec tous

Le premier est l'importance d'établir des normes mondiales pour l'utilisation des drones. C'est pourquoi nous avons participé au développement du programme européen « U-space » visant à établir des protocoles pour le vol, le suivi et le partage d'informations des drones. C'est aussi pourquoi nous sommes l'un des rares opérateurs à influencer le développement des premières grandes « autoroutes des drones », telles que le corridor NUAIR près de New York aux États-Unis, le corridor national d'expérimentation « Beyond visual line of sight » (NBEC) à l'aéroport de Cranfield au Royaume-Uni et le projet Future Flight à Singapour.

Le second est la priorité accordée à la sûreté et à la sécurité des espaces aériens et du trafic aérien existants. C'est ce qui a motivé le développement de notre système de sécurité Hologarde. Hologarde s'intègre aux systèmes de sécurité des infrastructures critiques existants et est capable d'identifier, de suivre et même de neutraliser les drones potentiellement hostiles. Il est actuellement en phase d'essai à l'aéroport Charles-de-Gaulle.

Troisièmement, nous développons une gestion évolutive, flexible et intégrée de nos espaces aériens, répondant aux besoins de tous les utilisateurs actuels et capable d'évoluer avec la maturité de l'utilisation des drones. Il s'agit de notre écosystème de gestion du trafic UAS. Cette plateforme cloud permet aux autorités, aux ANSP et aux opérateurs de drones de travailler de manière intégrée et collaborative.

Notre système de gestion du trafic UAS permet aux ANSP et aux autorités de suivre et d'identifier les drones, de surveiller leur activité et de délivrer des autorisations aux pilotes et aux utilisateurs de drones, le tout grâce à des systèmes automatisés intégrés de manière sécurisée aux systèmes ATM existants.

Au-delà de la gestion du ciel, Thales accompagne également les opérateurs de drones avec son application Soarizon, qui permet aux utilisateurs de gérer efficacement tous les aspects de leurs flottes et de leurs opérations. Ils peuvent ainsi se concentrer sur leurs besoins métier. L'obtention d'autorisations de vol en quelques clics en est un exemple.

Ces produits et services associent l'expertise approfondie de l'ensemble du groupe Thales : notre longue expérience dans l'industrie aéronautique, nos innovations dans les technologies numériques et l'expertise de Gemalto en matière de gestion sécurisée des identités et d'Internet des objets.

Nous sommes désormais véritablement en plein vol. Nous entrons dans une ère remarquable où nous explorons ensemble ce que les drones peuvent nous apporter. L'ingéniosité humaine est telle que nous trouverons bientôt aux drones de nombreuses utilisations encore inimaginables. Mais grâce à des plateformes comme ECOsystem, Hologarde et Soarizon, nous pouvons garantir que les drones pourront voler en toute sécurité, s'intégrer parfaitement aux utilisateurs actuels et nous permettre de nous adapter avec succès à tous les lieux où les drones nous mèneront.